- 1. Différents types de forêts denses tropicales
- 2. État et évolution des forêts denses tropicales
- 3. Gestion des forêts denses tropicales
- 4. Conservation des forêts denses tropicales
- 5. La « durabilité » de la gestion des forêts denses tropicales
- 6. Perspectives de la foresterie tropicale
- 7. Bibliographie
FORÊTS Les forêts tropicales
État et évolution des forêts denses tropicales
L'ensemble des forêts tropicales, forêts ouvertes comprises, couvrait, en 2000, quelque 2 000 millions d'hectares (20 millions de km2), soit 15 p. 100 des terres émergées. Les seules forêts denses tropicales, qui occupaient environ 1 200 millions d'hectares (9 p. 100 des terres émergées), se répartissaient ainsi : 680 millions d'hectares en Amérique latine et Caraïbes, 300 en Asie, 190 en Afrique et 30 en Océanie. Les forêts denses sempervirentes et semi-décidues représentaient plus de 90 p. 100 de ces 1 200 millions d'hectares, tandis que les forêts denses sèches, les forêts marécageuses et alluviales ainsi que les mangroves (seulement 15 millions d'hectares) occupaient le reste.
Les hommes ont depuis longtemps porté atteinte aux forêts tropicales denses, comme aux autres forêts du monde, à des degrés divers suivant les époques :
Déforestation à Guiroutou, Côte d'Ivoire
P. Poilecot/ CIRAD
– soit par déboisement (ou déforestation), c'est-à-dire en défrichant la couverture forestière du sol et en la remplaçant par une couverture autre telle que cultures annuelles ou pérennes, pâturage, urbanisation, lacs de barrage, parterres de mines et carrières, substituant aux usages forestiers un autre usage des terres ; dans ce cas, la forêt n'existe plus pour au moins plusieurs décennies et la surface correspondante ne peut plus être considérée comme forestière ;
– soit par dégradation, l'état forestier demeurant mais appauvri par la surexploitation pour le bois d'œuvre ou pour le bois de feu, par des incendies plus ou moins répétés et, plus rarement, par des causes naturelles (cyclones, maladies, insectes) ; la surface correspondante reste cependant répertoriée comme forestière.
Au cours de la seconde moitié du xxe siècle, la quasi-totalité des pays tropicaux ont connu une très forte augmentation du déboisement avec l'accroissement de leur population rurale, le développement de leurs infrastructures de transport et de désenclavement (y compris les réseaux de routes d'exploitation forestière) et l'absence de véritables politiques d'aménagement du territoire. La F.A.O. (Food and Agriculture Organization) estime que, pour les années 1990, le taux annuel de déforestation des forêts denses et ouvertes variait de 0,6 p. 100 en Asie tropicale et en Amérique latine-Caraïbes à 0,9 p. 100 en Afrique tropicale, soit, pour l'ensemble des tropiques, un taux moyen de 0,7 p. 100, correspondant à une réduction annuelle de la surface de forêts de l'ordre de 14 millions d'hectares. Avec une certaine approximation, on peut considérer aujourd'hui que le taux de déforestation des forêts denses est sensiblement égal à celui des forêts ouvertes pour chacune des trois grandes régions tropicales et pour l'ensemble du monde tropical, comme cela avait été démontré dans une étude datant du début des années 1980.
Parmi les forêts denses tropicales existantes, une partie est constituée par des forêts primaires ou de vieilles forêts secondaires, c'est-à-dire des forêts poussant spontanément et n'ayant pas subi d'intervention humaine depuis au moins un siècle. En principe, elles se trouvent dans (ou tendent vers) un état d'équilibre que certains auteurs dénomment « climacique ». Elles couvraient quelque 700 millions d'hectares en 2000. L'autre partie, représentant au total 500 millions d'hectares, correspond à des forêts secondaires, dégradées ou pas, qui peuvent être restaurées, enrichies par reboisement ou totalement reboisées dans le cadre d'une gestion forestière durable.
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Écrit par
- Jean-Paul LANLY : ingénieur de l'École nationale des eaux et forêts (Nancy), docteur d'État en géographie de la végétation (université de Toulouse), membre de l'Académie d'agriculture de France, ancien président de la section forêt, bois, nature du conseil général du génie rural, des eaux et des forêts du ministère français de l'Agriculture, ancien directeur de la division des ressources forestières de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (F.A.O.)
- Henri-Félix MAÎTRE : chargé de mission à la direction du département environnement et sociétés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
Classification
Médias
Caïque à capuchon
E. Rivero/ Shutterstock
Déforestation à Guiroutou, Côte d'Ivoire
P. Poilecot/ CIRAD
Plantation de tecks, Costa Rica
O. Monteuuis/ CIRAD
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