- 1. Différents types de forêts denses tropicales
- 2. État et évolution des forêts denses tropicales
- 3. Gestion des forêts denses tropicales
- 4. Conservation des forêts denses tropicales
- 5. La « durabilité » de la gestion des forêts denses tropicales
- 6. Perspectives de la foresterie tropicale
- 7. Bibliographie
FORÊTS Les forêts tropicales
Perspectives de la foresterie tropicale
La pression foncière sur les forêts denses tropicales devrait persister dans les premières décennies du xxie siècle. Cependant, la surface annuellement déboisée pourrait se réduire avec le temps, et le classement en importance des facteurs de déforestation se modifier, les cultures de rente se substituant à l'agriculture de subsistance comme facteur principal de déboisement. Cette déforestation et la fragmentation des massifs boisés qu'elle entraîne sont, toutes choses égales par ailleurs, semblables à celles qu'ont connues les pays européens jusqu'à la moitié du xixe siècle et les États-Unis jusqu'au début du xxe siècle, avec, cependant, le lourd handicap de sols en général beaucoup plus dégradables que ceux des zones tempérées.
La déforestation et ses effets négatifs sur l'environnement ne pourront être contenus sans des efforts accrus, notamment dans les domaines suivants :
– application de politiques raisonnées, à la fois volontaristes et participatives, d'aménagement du territoire, incluant en particulier la désignation d'un domaine forestier permanent, et la dissuasion de spéculations alternatives, agricoles ou autres, là où elles ne peuvent être durables ;
– inclusion de plus grandes surfaces de forêt dense tropicale dans des aires protégées gérées de façon effective, participative et efficace ;
– application d'approches participatives réalistes (n'impliquant pas nécessairement un transfert de propriété) permettant d'intéresser de façon significative les populations locales aux revenus tirés d'une gestion durable, afin que celles-ci ne soient pas tentées de défricher les terres forestières pour des spéculations agricoles ou d'autres usages plus rentables.
Les terres forestières et les forêts qui les couvrent sont avant tout, pour les pays tropicaux, une ressource économique et un levier de développement par leur mise en valeur, que celle-ci soit forestière (production de bois, fabrication et exportation de produits dérivés de première et seconde transformations) ou autre (le plus souvent agricole). Alors que l'opinion publique des pays industrialisés considère que les forêts denses tropicales constituent d'abord un réservoir de la biodiversité mondiale, et que leur défrichement est un facteur significatif du réchauffement de la planète. La mise en œuvre à grande échelle de modèles réalistes et efficaces de protection et de gestion durable des forêts denses tropicales nécessite de dépasser cette incompréhension entre le Nord et le Sud.
Les conditions climatiques favorables dont jouissent les pays des tropiques humides leur permettent de contribuer significativement à la demande toujours croissante de bois au niveau mondial par les plantations forestières, dont la production à l'hectare est beaucoup plus élevée que celle des forêts denses, et plus élevée aussi que celle des forêts naturelles, semi-naturelles ou plantées des pays tempérés industrialisés. La production de bois d'œuvre par les plantations peut permettre de réduire la pression à laquelle les forêts naturelles sont soumises, tout en remplissant d'autres fonctions utiles : piégeage du carbone et contribution à l'atténuation de l'effet de serre, production de bois pour l'énergie et les services domestiques, de fourrage et d'autres produits non ligneux, restauration des terres dégradées, création d'emplois et de revenus.
Des trois « conventions de Rio », celle qui est susceptible de favoriser le plus les actions de lutte contre la déforestation et de gestion forestière durable sous les tropiques est sans conteste la convention-cadre sur les changements climatiques, et plus particulièrement son protocole de Kyōto. Il faut souhaiter que la nouvelle version de celui-ci, au-delà de 2012, prendra mieux[...]
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Écrit par
- Jean-Paul LANLY : ingénieur de l'École nationale des eaux et forêts (Nancy), docteur d'État en géographie de la végétation (université de Toulouse), membre de l'Académie d'agriculture de France, ancien président de la section forêt, bois, nature du conseil général du génie rural, des eaux et des forêts du ministère français de l'Agriculture, ancien directeur de la division des ressources forestières de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (F.A.O.)
- Henri-Félix MAÎTRE : chargé de mission à la direction du département environnement et sociétés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
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