FORLANE, danse
Danse populaire italienne, à deux temps (6/4, 6/8), de tempo très animé, originaire au xviie siècle des bals du Frioul (pays vénitien — d'où friulana, frulana, forlana) et tenue pour l'une des trois danses nationales de l'Italie du xviiie siècle. Elle était dansée par un ou deux couples, avec des gestes heurtés ; sa réputation de légèreté licencieuse a fait dire à Paul Nettl : « La lascive forlane est le cancan ou si mieux aimez le tango[sic]de l'époque [...] Les pieds prudes et les chastes oreilles sont tenus de l'ignorer. » Casanova, pour sa part, insistait sur son rythme endiablé : « Il n'y a point de danse nationale plus violente » (à noter cependant que les danses appelées « ballo furlano », dans les Danseries de Phalèse, 1583, ont un mouvement lent, se rapprochant de l'allemande ou du branle, et que plusieurs sont des basses-danses). La forlane se répandit en France, à la fin du xviie siècle, puis en Europe. Elle figure dans le Recueil de contredanses de Louis Pécourt, publié par Raoul Feuillet en 1700, et dans la Méthode d'écrire les danses de Pierre Rameau (1725). Campra (L'Europe galante, 1697 ; Le Carnaval de Venise, 1699) l'a, le premier, introduite dans l'opéra français ; il est suivi par Michel de La Barre, Rameau ; Couperin, Bach, Telemann l'emploient dans la suite instrumentale, tout autant que la gigue. Elle a inspiré un passage de Schubert (dans Tanzmusik). Ravel en a fait un mouvement de son Tombeau de Couperin.
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Écrit par
- Pierre-Paul LACAS : psychanalyste, membre de la Société de psychanalyse freudienne, musicologue, président de l'Association française de défense de l'orgue ancien
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