FORTALEZA

Ville brésilienne, capitale de l'État de Ceará, Fortaleza est un port construit dès le xvii^e siècle, au moment où les colons portugais s'installèrent dans cette zone du Nordeste brésilien pour y développer les cultures de plantation destinées au marché européen. La ville est restée le centre d'une vaste zone d'influence qui continue à être dominée par l'économie d'exportation des matières premières (notamment de coton) ; il en résulte une grande pauvreté de la très grande majorité des habitants. Cependant, à cette fonction portuaire et administrative se sont ajoutées des activités industrielles, principalement alimentaires et textiles, qui reposent essentiellement sur l'utilisation d'une main-d'œuvre à très bas salaires, liée à la misère rurale de l'intérieur du pays. L'essor industriel est dû, en partie, aux efforts financiers considérables consentis par la S.U.D.E.N.E. (Superintendance pour le développement du Nord-Est), organisme officiel qui a tenté de faire sortir le Nordeste du sous-développement. La population de l'agglomérationétait de 2 431 415 hab.en 2007), alors que la ville n'en abritait que 48 000 en 1900. Il faut interpréter cette croissance non seulement comme la réponse au développement des activités et de l'économie urbaine de Fortaleza (industries, culture de noix de cajou, exportations et tourisme), mais aussi comme le résultat du sous-développement de l'État de Ceará et de celui, voisin, de Piauí : apparaissant comme un espoir de trouver de meilleures conditions de vie, la ville est le réceptacle des migrations de misère ; il en résulte un très grand déséquilibre entre la population présente et les possibilités d'emploi offertes par l'économie urbaine. De ce fait, Fortaleza abrite un très grand nombre de sans-emploi, avec tous les problèmes sociaux qui en découlent et la présence, dans l'espace urbain ou suburbain, de nombreuses zones d'habitat spontané très précaire. Fortaleza est cependant une des stations balnéaires les plus fréquentées du littoral nord, qui connaît un boom immobilier au début du xxi^e siècle.

— Michel ROCHEFORT