Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FORTUNATA ET JACINTA, Benito Pérez Galdós Fiche de lecture

Composé de quatre parties, le roman intitulé Fortunata et Jacinta. Histoire de deux femmes mariées, fut publié en 1886-1887. Il est considéré comme le chef-d'œuvre de l'écrivain espagnol Benito Pérez Galdós (1843-1920).

L'aveuglement de l'amour

Le destin des deux héroïnes, Fortunata et Jacinta, est évoqué à partir d'un tableau minutieux de la société espagnole de l'époque. Si l'action centrale se déroule de 1869 à 1876, des allusions nombreuses viennent élargir le cadre historique. Juan de Santa Cruz, fils unique d'une famille de bourgeois aisés, s'est amouraché d'une fille du peuple, Fortunata. Cela fait le désespoir de sa mère Barbarita : « Barbarita était folle de son fils ; mais elle était si discrète et si délicate qu'elle ne se risquait pas à en faire l'éloge devant ses amies, car elle soupçonnait que toutes les autres dames ne manqueraient pas de la jalouser. Si cette passion maternelle procurait à Babarita des joies ineffables, elle était aussi une cause d'inquiétudes et de préoccupations. » Pour l'arracher à ces amours coupables, elle arrange le mariage de Juan avec sa cousine Jacinta. Le bonheur des époux ne sera pas parfait, car Jacinta ne peut pas avoir d'enfant et bien vite se désole des infidélités de son époux. Quand elle apprend que, de la liaison de Juan et de Fortunata, dite la Pitusa, un enfant est né et qu'il est élevé par un de ses oncles, elle veut aussitôt le prendre chez elle. Juan lui affirme qu'en réalité cet enfant est mort. Lorsque Juan revient à Madrid, Fortunata cherche à le retrouver. Celle-ci cependant a été prise en charge par Maximiliano Rubín, un étudiant souffreteux, qui l'aime passionnément. Après un temps de retraite dans un couvent, la Pitusa, apparemment amendée, consent à épouser Maximilio. Mais le lendemain même du jour de son mariage, elle revoit Juan et se donne de nouveau à lui. La liaison reprend ; le mari jaloux est blessé dans un duel avec l'amant, qui, bientôt lassé, rejette sans égards sa maîtresse. Après bien des aventures, Fortunata revient auprès de son mari. Mais l'amour est aveugle : c'est Juan qu'elle aime éperdument, c'est de lui qu'elle est la véritable épouse, puisqu'elle lui a donné un enfant. Bientôt, d'ailleurs, elle s'apprête à donner à nouveau le jour à un garçon. Mais Juan s'en est allé de nouveau chercher fortune ailleurs, dans le lit d'Aurora, qui est justement une amie de la Pitusa : furieuse, celle-ci en vient aux mains avec sa rivale. C'est est trop : Fortunata tombe malade. Avant de mourir, elle écrit à Jacinta pour lui confier son enfant. Quant à Maximiliano Rubín, devenu fou, il finira ses jours à l'asile.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

Classification

Autres références

  • PÉREZ GALDÓS BENITO (1843-1920)

    • Écrit par
    • 2 215 mots
    Lo Prohibido ne fut toutefois que le tremplin qui permit à Galdós d'écrire ensuite d'une traite son roman le plus important, qui est aussi le plus significatif, Fortunata y Jacinta (1887). Ce fut un instant de plénitude ; l'univers galdosien est alors marqué par une réalité visible, approfondie...