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FRANC FRANÇAIS

Le franc encadré

Le franc dans le serpent monétaire européen (1972-1979)

L'accélération de l'inflation mondiale s'accentue avec le premier choc pétrolier (dernier trimestre 1973) et se prolonge avec le deuxième (second semestre 1979). L'économie française continue d'augmenter son degré d'ouverture à l'économie internationale qui passe de quelque 20 p. 100 en 1970 à 36 p. 100 en 1981. Globalement, la France, qui réalisait des gains nets sur l'extérieur, subit à partir de 1974 un prélèvement sur ses ressources réelles et financières de l'ordre de 1,5 à 2,5 p. 100 de son produit intérieur brut. Comme la croissance se ralentit, le surplus à partager diminue. La combinaison du prélèvement extérieur supplémentaire et la moindre progression du surplus se traduisent par un manque à partager de l'ordre de 4,8 p. 100 en moyenne, inévitablement générateur d'inflation et de chômage croissants.

La balance commerciale n'est excédentaire qu'en 1975 et 1978, c'est-à-dire uniquement lorsque la récession limite la croissance des importations. Les exportations restent en revanche stables en volume et la dépréciation du franc semble impuissante, à courte échéance, à en améliorer la progression. Par suite, toute tentative de relance de l'activité par la demande se révèle catastrophique en termes de déficit extérieur puisque les importations l'absorbent entièrement en même temps que le déficit budgétaire se creuse fortement (1981-1982). Hormis en 1973, où l'équilibre est à peu près réalisé, et en 1978, où un excédent tout à fait exceptionnel apparaît, la balance de base affiche un déficit permanent sur la période 1973-1978. Il s'accentue profondément les années suivantes.

Le financement de ce déficit est assuré pour la moitié en 1976, pour la totalité de 1977 à 1979 et pour près de la moitié de 1980 à 1982 par l'endettement à moyen terme sous forme d' emprunts encouragés par le Trésor sur l'euromarché du dollar et sur les marchés financiers et monétaires étrangers. D'une façon générale, ces emprunts, contractés par les grandes entreprises nationales (E.D.F., S.N.C.F., etc.) avec la garantie du Trésor public, ont permis d'étaler dans le temps les conséquences macro-économiques des chocs pétroliers successifs. En outre, les cessions de devises correspondantes préservent la valeur externe du franc et le niveau des réserves officielles de change qui augmentent régulièrement de 1977 à 1980, avant de chuter de 1981 à 1982. Ces emprunts permettent aussi le financement de grands projets d'investissements (programme électronucléaire, train à grande vitesse, autoroutes, télécommunications). Enfin, le secteur bancaire, à son tour, devient importateur net de capitaux à court terme à partir de 1979. Le poids total de l'endettement de la France envers l'étranger s'alourdit ainsi substantiellement.

La dépréciation du franc contre le deutsche Mark conduit à une sortie du serpent monétaire de janvier 1974 à juillet 1975 ; pendant cette période, le franc gagne 15 p. 100 sur le dollar et 10 p. 100 sur le deutsche Mark. Le retour dans le serpent s'opère à un moment où la politique expansionniste du gouvernement Chirac provoque un important déficit commercial, et le franc quitte à nouveau le serpent en mars 1976. L'expérience est particulièrement coûteuse en pertes de réserves. En quelque six mois, le taux de change effectif du franc se déprécie de 10 p. 100. Le plan Barre permet, à partir de septembre 1976, une amélioration graduelle de la balance des transactions courantes, qui s'équilibre en 1977 et devient positive en 1978 et 1979, avant l'effet du second choc pétrolier. Le franc s'apprécie vis-à-vis du dollar et se déprécie à l'égard du deutsche Mark, une évolution doublement favorable du point de vue du prélèvement pétrolier[...]

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Écrit par

  • : professeur de sciences économiques à l'université de Bordeaux-IV-Montesquieu, directeur du Groupe de recherche en analyse et politique économiques, unité mixte du C.N.R.S. 5113

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Médias

Masse monétaire de 1814 à 1913 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Masse monétaire de 1814 à 1913

Masse monétaire de 1913 à 1944 - crédits : Encyclopædia Universalis France

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