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FRANCE L'année politique 2010

Les nouveaux troubles de la gauche

Alors que la fin de l'année 2009 et le début de 2010 avaient pu sembler traduire une certaine accalmie dans les relations internes du Parti socialiste (P.S.) et un leadershipaccru de la première secrétaire Martine Aubry, deux types de conflit ont réapparu au milieu de l'année. Le premier est celui, traditionnel, des querelles de personnes, avivé par l'approche de la présidentielle. Alors que François Hollande se déclare implicitement candidat à la candidature, son ancienne compagne, Ségolène Royal, le fait explicitement à la fin de l'année ainsi qu'Arnaud Montebourg. Quant au directeur général du F.M.I. Dominique Strauss-Kahn, il laisse planer le suspense concernant sa candidature aux primaires socialistes, ce qui l'obligerait à écourter son mandat à Washington qu'il s'était, lors de sa nomination, engagé à accomplir jusqu'au bout. Les discordances de fond restent également nombreuses entre une voie de gauche, incarnée par le porte-parole du P.S. Benoît Hamon, responsable de la Convention sur l'égalité réelle et qui parvint à faire adopter par la direction une ligne dure sur la question des retraites, et une voie plus sociale-libérale, incarnée par des personnalités telles que Manuel Valls, Pierre Moscovici et Jean-Christophe Cambadélis, surtout soucieuses d'une évolution du P.S. vers une social-démocratie assumée.

Plus à gauche, le Parti de gauche, fondé par l'ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon après son accord de 2009 avec le Parti communiste (P.C.F.), incarne une voie contestataire qui vise à profiter des dissensions internes au Nouveau Parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot. À la présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon devrait d'ailleurs être le candidat commun de son parti et du P.C.F., où Pierre Laurent a remplacé Marie-George Buffet en juin. Du côté écologiste, Europe-Écologie et Les Verts fusionnent en novembre, provoquant une certaine marginalisation de Daniel Cohn-Bendit, et l'ancienne juge Eva Joly, députée européenne, paraît bien placée pour emporter la candidature du parti dirigé par Cécile Duflot à l'élection présidentielle de 2012, alors que l'animateur de télévision Nicolas Hulot envisage, fort de sa popularité, de se présenter également. Les divisions d'Europe-Écologie - Les Verts, dont témoigne la démission en décembre du président de son conseil fédéral, Jean-Paul Besset, pourraient toutefois créer de nouvelles incertitudes.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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