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FRANCE, archéologie

Collectivités, INRAP, bénévoles

En revanche, la création de services archéologiques par un certain nombre de villes, d’agglomérations et de départements a été sans conteste un point très positif, permettant de sensibiliser les élus locaux à l’archéologie. Pratiquement inexistants dans les années 1970, ils sont désormais plus d’une centaine, dont une soixantaine habilités en archéologie préventive, et emploient près d’un millier d’archéologues, dont un tiers sur des contrats à durée déterminée (CDD) en fonction des urgences du moment. Dus à chaque fois à des initiatives locales, de statuts divers et inégalement répartis, ils concernent, en termes de territoires, la moitié de la population française. Ils favorisent ainsi une archéologie de proximité, diffusant leurs résultats auprès du public, dont le soutien est essentiel.

L’INRAP emploie environ 2 000 archéologues, dont 15 % en CDD. Comme pour les services de collectivité, le pourcentage entre femmes et hommes est à peu près équilibré, avec un petit avantage aux premières. En revanche, la pyramide des âges culmine après cinquante ans pour l’INRAP, créé il y a plus longtemps, contre quarante ans environ pour les services de collectivité. Le problème principal reste le financement des activités de recherche postérieures à la fouille, auxquelles, en raison des urgences de terrain, seul un dixième du temps global des chercheurs peut finalement être alloué. En effet, bien qu’ayant la cotutelle de l’INRAP, le ministère de la Recherche – dont c’est pourtant le rôle – refuse pratiquement tout crédit qui permettrait de financer la recherche à l’INRAP. On ne peut qu’y voir un symptôme supplémentaire de ce désintérêt pour l’archéologie métropolitaine qui a jalonné son histoire.

S’il n’est pas toujours facile d’accéder à des informations précises sur la dizaine d’entreprises commerciales d’archéologie privées et réellement actives, on peut estimer leur nombre d’emplois à environ 600, dont une partie en CDD. Le tassement des emplois publics en fait dans tous les cas un débouché appréciable pour les étudiants en fin d’études, même s’ils n’ont pas les mêmes garanties que dans une structure publique.

Une des singularités françaises a été également le faible rôle joué par les musées dans la recherche archéologique. Dans beaucoup de pays européens, chaque capitale de région possède un musée qui est aussi une structure de recherche, délivre les autorisations de fouilles et les contrôle, édite des revues et des publications. La séparation française entre services du ministère de la Culture en région et musées est allée à l’encontre d’une telle synergie. S’y ajoute le dénuement, déjà évoqué, du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye et la localisation excentrée du Musée national de préhistoire, aux Eyzies, en Dordogne.

Parallèlement à la création de services archéologiques, un certain nombre d’initiatives locales ont amené celle de nombreux nouveaux musées liés à l’archéologie, souvent confiés à des architectes de renom, tels que Jean Nouvel, Norman Foster ou Bernard Tschumi. Certains d’entre eux possèdent des services de recherche, comme le musée d’Arles, par exemple, avec son équipe d’archéologues plongeurs.

Quelques dizaines d’emplois archéologiques sont pourvus dans les écoles et les instituts français à l’étranger. Certains sont des postes permanents, d’autres correspondent à des détachements de chercheurs limités dans le temps depuis d’autres institutions. La situation est variable, par ailleurs, dans les territoires français d’outre-mer, aux statuts différents. Les « départements-régions » ou DROM (Martinique, Réunion, Guadeloupe, Guyane et Mayotte) bénéficient d’un service archéologique du ministère de la Culture, à l’exception de Mayotte,et l’INRAP[...]

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  • : professeur émérite à l'université Paris-I-Panthéon-Sorbonne et à l'Institut universitaire de France

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Napoléon III inaugurant le musée des Antiquités nationales - crédits : MAN, centre des archives, collection Presse/MAN/ Valorie Gô

Napoléon III inaugurant le musée des Antiquités nationales

Fouille de la cour Napoléon du Louvre - crédits : Fonds documentaire « Fouilles archéologiques Louvre – Cour Napoléon », service régional de l’archéologie d’Île-de-France, janvier 1985.

Fouille de la cour Napoléon du Louvre

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