FRANCE (Arts et culture) Les langues régionales
L'enseignement
L'enseignement des langues régionales est actuellement régi par le nouveau Code de l'Éducation nationale, promulgué en 2000, qui reprend les principales dispositions de la loi 51-46 du 11 janvier 1951, dite loi Deixonne. Un décret du 31 juillet 2001 crée, auprès de certains recteurs d'académie, une instance consultative : le Conseil académique des langues régionales ; il est chargé d'aider ceux-ci à élaborer une politique de développement des enseignements de langue régionale. Sont actuellement enseignés : le basque, le breton, le catalan, le corse, l'occitan, le tahitien, certaines langues mélanésiennes de Nouvelle-Calédonie (ajië, drehu, nengone, paicî, iaai), l'allemand langue régionale. Dans les faits, si l'enseignement des langues régionales se développe et gagne en cohérence, il s'en faut que les possibilités offertes par les textes soient pleinement exploitées. Les disparités entre langues, académies, établissements sont considérables. Globalement, l'enseignement des langues régionales reste confiné dans une certaine marginalité, car l'Éducation nationale n'a jamais développé une véritable politique de l'offre, se contentant de céder à la pression revendicative. Si l'on excepte l'allemand, enseigné en tant que langue régionale en Alsace et en Moselle, l'enseignement des langues régionales, même s'il a progressé au cours de ces dernières années, reste quantitativement marginal. Le nombre d'élèves recevant un tel enseignement est difficile à déterminer avec précision, car les chiffres donnés par le ministère de l'Éducation nationale sont peu fiables et peuvent varier de façon notable d'une année à l'autre. En 2002, 250 000 élèves (dont 170 000 dans le primaire) auraient reçu un enseignement de langue régionale (pour la plupart à raison d'une à trois heures hebdomadaires). Le nombre d'élèves recevant un enseignement bilingue à parité (français et langue régionale) serait de 27 000 (dont 23 500 en primaire). En 2002, les écoles privées associatives pratiquant la méthode de l'« immersion » scolarisaient quelque 8 000 élèves. En 2004, le ministère de l'Éducation nationale annonce une réduction drastique du nombre de postes offerts aux concours de recrutement (C.A.P.E.S.) d'enseignants de langues régionales, et une baisse du volume d'heures d'enseignement pouvant atteindre 20 p. 100 dans certaines académies. Ces mesures s'inscrivent dans le cadre d'économies budgétaires touchant l'ensemble du budget de l'éducation, mais elles sont particulièrement sensibles en ce qui concerne les langues régionales.
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Écrit par
- Jean SIBILLE : chargé de mission pour les langues régionales, délégation générale à la langue française, ministère de la Culture
Classification
Média