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GALL FRANCE (1947-2018)

Frange blonde, sourire à fossettes et voix haute, France Gall s’est bâti une double identité, revendiquant deux naissances artistiques : la première au début des années 1960, avec le mouvement yé-yé ; la seconde une décennie plus tard après sa rencontre avec le musicien Michel Berger, dont elle porta les chansons, immenses succès francophones, et qu’elle épousa en 1976. Dans l’imaginaire français, France Gall reste donc à la fois le symbole des twists adolescents et l’emblème d’une pop française née à la fin des années 1970.

La « poupée des yé-yé »

Née le 9 octobre 1947 à Paris, Isabelle Gall – son prénom France sera choisi par le producteur de sa maison de disques en 1963 – a grandi dans une famille de musiciens. Son père, Robert, chante dans des cabarets, écrit pour d'autres – Luis Mariano, Tino Rossi, André Claveau, Édith Piaf, Charles Aznavour (notamment « La Mamma »). Sa mère est la fille de Paul Berthier, cofondateur des Petits Chanteurs à la croix de bois. Avec l’aide de son père, elle publie un premier 45-tours en 1963, le jour de ses seize ans. Y figure « Ne sois pas si bête », adaptation française de Pierre Delanoë de « Stand a Little Closer » des Laurie Sisters. La voici propulsée vedette aux côtés de Sylvie Vartan, Sheila, Johnny Hallyday, tous « chouchous » de « Salut les copains », l’émission phare de la jeunesse française.

En 1964, année où Barbara crée « Nantes » dans la pure tradition de la chanson française, France Gall se hausse en tête des ventes de disques, section enfantine, avec « Sacré Charlemagne ». Enregistrée à contrecœur, cette chanson écrite par son père se vend à plus de deux millions d’exemplaires en France et s’exporte à l’international. Serge Gainsbourg, dont la carrière peine à démarrer, est à l’affût ; il remarque la jeune fille et lui écrit des chansons sur mesure, à commencer par « Laisse tomber les filles » (1964). Ensemble, ils gagnent le grand prix de l’Eurovision en 1965, avec « Poupée de cire, poupée de son ». Gainsbourg s’amuse de l’innocence de l’adolescente, joue sur les mots. Il lui écrit « Les sucettes » en 1966, un texte à double sens, à la connotation sexuelle évidente, mais que France Gall interprète en toute naïveté, suscitant des ricanements à ses dépens.

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France Gall et Michel Berger - crédits : Claude James/ INA

France Gall et Michel Berger

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