FRANCE - L'année politique 1996
Des syndicats sur la brèche
Les manœuvres syndicales se développent activement après les grèves de la fin de 1995. Non que le militantisme se soit renforcé, mais les appareils perçoivent un potentiel revendicatif, surtout dans le secteur public, qu'il convient de capter. Une grève des chauffeurs routiers à l'automne en fournit l'occasion. Cela ne les conduit nullement à l'unité d'action et, au contraire, avive leur compétition, chacun cherchant la posture la plus favorable.
F.O., sous la conduite de Marc Blondel, rompt avec la cogestion pratique de l'ère Bergeron, au profit d'un retour à des sources revendicatives vigoureuses. Le syndicat en paie le prix avec son éviction de la direction de l'U.N.E.D.I.C. au profit de la C.F.D.T. qui, sous la ferme houlette de Nicole Notat, s'engage dans une négociation plus conciliante à l'égard du gouvernement. Cette évolution réformatrice a un coût, qui est un relatif isolement de la C.F.D.T et le développement d'une contestation interne, dont le mouvement dissident Sud est le fer de lance. Dans cette configuration, la C.G.T. trouve une nouvelle dynamique, visant à son tour une nouvelle pureté syndicale dont le départ de son secrétaire général Louis Viannet du bureau national du P.C. se veut le symbole. Mais, globalement, les syndicats, durablement affaiblis par la persistance et l'aggravation d'un chômage qui ne trouve pas remède, paraissent à la remorque d'éventuels mouvements sociaux spontanés.
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Écrit par
- Serge SUR : professeur de droit public à l'université de Paris-II-Panthéon-Assas
Classification
Média