FRANCE L'année politique 2000
La gangrène des affaires
Les affaires se sont trouvées, sur le plan médiatique, au centre de la vie politique. Elles ont conduit à mettre en cause des personnalités des deux camps. Le nom du président de la République, en premier lieu, a été cité dans des affaires liées au financement du R.P.R. et à sa gestion passée comme maire de Paris, notamment à la suite du témoignage posthume de Jean-Claude Méry publié en septembre 2000 par Le Monde. Les conditions de passation des marchés des lycées de la région Île-de-France ont conduit à mettre en cause des responsables du R.P.R., de l'ancien Parti républicain et du P.S. Le financement du P.C. a aussi fait l'objet d'une instruction. La gestion de la M.N.E.F. a été l'occasion de mettre en cause le financement du P.S. L'affaire Elf a conduit à citer le nom de plusieurs personnalités politiques. Enfin, Jean-Christophe Mitterrand, le fils de l'ancien président de la République, a été mis en examen dans une affaire de commerce d'armement avec l'Afrique. Si le président de la République a rejeté, lors de son intervention télévisée du 14 décembre 2000, toutes les insinuations le concernant, tout en refusant toute perspective d'amnistie et en minimisant l'importance de la corruption dans le pays, ces affaires ont marqué l'opinion.
Elles ont également posé le problème du caractère juridique singulier du chef de l'État, en même temps qu'elles suscitaient à nouveau un débat sur la médiatisation des affaires. Alors que la réduction à cinq ans du mandat présidentiel a reposé la question des institutions mais aussi du rôle et de la nature de la fonction présidentielle, les affaires ont fait surgir une interrogation sur l'étendue des compétences de l'autorité judiciaire et sur le contrôle, souvent jugé encore insuffisant, du financement des partis politiques.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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