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FRANCE L'année politique 2000

L'impossible consensus corse

Au-delà des débats sur la politique économique et fiscale, la question corse a été le problème politique central auquel le gouvernement a entendu apporter des solutions, non sans provoquer des heurts dans la cohabitation et avec sa propre majorité. La démission de Jean-Pierre Chevènement à la fin d'août 2000 a privé le Premier ministre d'un autre « poids lourd » de son gouvernement.

Comme l'école ou l'Europe en leur temps, le projet défendu par Lionel Jospin, qui a reçu un soutien de l'Assemblée de Corse menée par son président José Rossi, a rouvert la question de la nature de la République. La diversité annoncée des statuts des collectivités dans la République, la possibilité à terme que l'Assemblée de Corse jouisse de pouvoirs d'ordre législatif et reçoive des transferts spécifiques de compétences, l'enseignement de droit de la langue corse dès la maternelle ont été vécus par les uns comme une menace pour l'État républicain, par les autres comme le premier pas vers une France moins jacobine. La permanence de la violence, les doutes sur les résultats positifs des avantages économiques et fiscaux dont la Corse disposait déjà empêchaient toutefois de limiter le débat politique aux seules institutions. Aux yeux de l'opinion, le dossier corse a posé la question de la crédibilité de l'État.

On ne saurait pour autant conclure qu'il ait affaibli le Premier ministre, même si l'opinion a paru sceptique sur la pacification que la réforme pourrait apporter.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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