FRANCE L'année politique 2001
Les leçons des cantonales
Les élections cantonales 2001, tenues simultanément aux municipales, se sont caractérisées par une grande stabilité. La gauche a perdu sept sièges au total et la droite six. Toutefois, au sein de chaque camp, les « divers » ont marqué des points au détriment des grands partis. Dès lors, le bilan pour la gauche apparaît décevant : certes, elle gagne six départements (Corse-du-Sud, Creuse, Eure, Isère, Haute-Saône, Vaucluse) et n'en perd qu'un (Allier), mais ses espoirs de conquérir l'Ille-et-Villaine, la Drôme ou le Val-d'Oise sont restés sans lendemain. Lors des cinquante-six élections cantonales partielles qui ont eu lieu depuis mars, elle a conservé tous ses cantons, mais a connu un effritement significatif en nombre de voix. Quant à la droite, elle a vu la perte de positions détenues par ses partis classiques, toujours au profit de candidats étiquetés divers droite, le caractère local de cette élection étant ainsi confirmé. En termes de rapports de forces, s'il n'y a pas eu de bouleversement, le premier tour des cantonales révèle une légère érosion du Parti socialiste, mais surtout une croissance spectaculaire du vote écologiste, qui explique le gain net de la gauche plurielle, même s'il semble qu'au second tour une partie significative du vote écologiste se soit reportée vers la droite. Si la droite régresse par rapport à 1994 – qui fut pour elle une année exceptionnelle –, elle a connu un progrès net par rapport aux législatives de 1997 (tabl. 4 et 5).
De ce point de vue, le bon résultat de la gauche, qui gagne treize sièges lors du renouvellement du Sénat intervenu le 23 septembre 2001, a pour cause non pas des positions plus fortes chez les grands électeurs, notamment maires et élus des conseils généraux et régionaux, mais l'introduction de la proportionnelle dans les départements où les grands électeurs élisent au moins trois sénateurs.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias