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FRANCE L'année politique 2003

Une extrême gauche qui s'affirme

L'un des défis pour la gauche tient dans la montée de sa branche extrême. Celle-ci, dont la force de séduction, notamment sur un électorat jeune, se confirme dans les sondages, se trouve en phase avec certains aspects du mouvement social et idéologique. Le durcissement des luttes sociales laisse apparaître la résurgence d'un certain anarcho-syndicalisme. L'extrême gauche récupère aussi des contestations qui ne parviennent plus à s'exprimer dans les cadres partisans : du combat contre les O.G.M. mené par José Bové – qui a étendu sa lutte à la « mondialisation libérale » dans son ensemble – jusqu'aux droits des sans-papiers, des luttes tiers-mondistes traditionnelles avivées par la guerre d'Irak et le conflit israélo-palestinien jusqu'à la défense des services publics à la française.

L'extrême gauche et la vision radicale du monde qu'elle présente profitent de l'intérêt suscité par le courant de l'« altermondialisation ». Plus consensuel que celui de l'antimondialisation, qu'il a désormais remplacé, le thème séduit certains électeurs traditionnels de la gauche rebelles à la conversion d'une partie du P.S. à la social-démocratie et à l'économie de marché, mais aussi trouve un écho favorable dans les rangs de la majorité. Le succès rencontré par le Forum social européen qui s'est tenu en région parisienne du 12 au 15 novembre 2003 témoigne des ambiguïtés de la classe politique par rapport à ce mouvement. Si le Parti communiste et les Verts y ont participé sans hésitation, le Parti socialiste a adopté une position plus contournée. Certains des dirigeants de droite, à l'instar du Premier ministre lui-même, ont aussi dit leur intérêt pour cette démarche ; d'autres, des deux côtés, ont gardé un silence prudent.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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