FRANCE L'année politique 2004
Le basculement à gauche d'une majorité de départements
Marquées par des taux d'abstention également plus faibles qu'en 1998 et un gain de participation de 2,6 points entre les deux tours, les élections cantonales, tenues aux mêmes dates que les régionales, accentuèrent la tendance qui, depuis 1998 avait vu la gauche conquérir de nouveaux exécutifs départementaux (gain de 11 départements par rapport à 2001 et perte d'un seul). Sur les mêmes cantons soumis à renouvellement, la droite recule de 3,4 points au premier tour par rapport à 1998 tandis que le P.S. obtient 26,2 p. 100 des suffrages exprimés, contre 23,6 p. 100 en 1998. Le P.C.F. passe de 10 à 7,6 p. 100 ; les Verts progressent légèrement de 3,4 à 4,1 p. 100. Quant au F.N., même s'il obtient 20,98 p. 100 des suffrages lorsqu'il se maintient au second tour, il ne totalise que deux sièges en raison du mode de scrutin. Ces tendances devaient se poursuivre puisque, lors d'élections cantonales partielles qui suivirent, sur neuf cantons de droite six passèrent à gauche.
Ces consultations eurent une conséquence directe sur les élections sénatoriales du 26 septembre. Sans remettre en cause la prédominance de la droite sur la Haute Assemblée qui, en application de la loi organique du 30 juillet 2003, s'augmente de dix nouveaux membres (il en compte désormais 331), le scrutin vit l'U.M.P. perdre huit sièges – et ainsi la majorité absolue – et le P.S. progresser de neuf, tandis que le PC en gagnait deux et les Verts trois. La nouvelle donne allait voir s'accroître le rôle pivot des trente-six membres de l'U.D.F. (qui n'appartiennent pas tous au groupe « Union centriste »). Ces élections sénatoriales virent également l'arrivée au palais du Luxembourg de l'ancien dirigeant du P.C.F., Robert Hue, ainsi que le retour de Charles Pasqua, défait aux européennes, et regagnant là son immunité parlementaire. Après un duel au sein de l'U.M.P. entre le président sortant, Christian Poncelet, et l'ancien ministre, Alain Lambert, le premier devait être finalement réélu à la présidence du Sénat. Quant au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, il était réélu dans la Vienne.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
Classification
Médias