FRANCE L'année politique 2004
Les fractures de la gauche
Au-delà de ses succès électoraux, la gauche est autant sinon plus divisée que la droite. Au sein même du P.S., ses présidentiables potentiels paraissent plus nombreux : François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Laurent Fabius, Jack Lang, Bertrand Delanoë, sans parler d'un retour, parfois annoncé, de Lionel Jospin. Si les victoires de 2004 renforcent la légitimité du premier secrétaire, François Hollande, elles ne garantissent pas son investiture comme candidat en 2007. Le P.S. a montré dès 2004 ses divisions lors du référendum interne sur le projet de traité constitutionnel européen : la bataille virulente entre les tenants du « non », regroupés autour de Laurent Fabius et de ses alliés de circonstance du Nouveau parti socialiste (N.P.S., la mouvance d'Arnaud Montebourg) et du Nouveau monde (celle de Henri Emmanuelli), et les tenants du « oui », emmenés par le premier secrétaire, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Jack Lang, Pierre Mauroy et soutenus par Jacques Delors et Lionel Jospin, laisse des traces au sein du parti. Le « oui » l'emporte par 58,8 p. 100 de voix, le 1er décembre 2004, mais les divergences d'orientation restent importantes et la question des alliances non réglée. Tandis que le P.C.F. paraît durcir sa ligne, en partie en raison de la concurrence de l'extrême gauche, les Verts, comme le montre leur congrès de Reims des 4 et 5 décembre 2004, continuent de chercher leur voie et une nouvelle direction.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
Classification
Médias