FRANCE L'année politique 2005
Un paysage fractionné
À l'issue de cette année 2005, le paysage politique paraît fractionné. Si certains thèmes, comme la réforme fiscale, la possibilité d'accéder à l'apprentissage à quatorze ans et, pour partie, le jugement à porter sur la période coloniale et le langage à tenir sur l'immigration paraissent encore diviser la droite et la gauche, d'autres clivages sont moins clairs. Ni l'attitude par rapport à l'Europe, ni l'analyse de la crise des banlieues, ni la réforme de l'État – autant de thèmes majeurs – ne paraissent plus scinder une droite et une gauche, seuls les radicaux de chaque camp s'opposant frontalement. Les divisions essentielles traversent chaque camp et plus spécialement la gauche. La gauche socialiste, sensible aux remontées de son électorat, a modéré ses critiques sur la gestion gouvernementale de la crise de novembre. Si la motion de synthèse, après le soutien au mouvement social du 4 octobre cosigné par le P.S., les Verts, le P.C.F. et la L.C.R., a trouvé des accents empruntant à la gauche ancienne pour parler des entreprises, des services publics et des fonctionnaires, une bonne partie des électeurs du P.S., sinon de ses dirigeants, s'en démarquent. Le Premier ministre a repris l'idée lancée par la gauche d'un service civil volontaire et le ministre de l'Intérieur, qui avait déjà supprimé la double peine, celle du vote des étrangers aux élections locales. Les deux hommes sont en opposition sur le modèle social français, la discrimination positive, la laïcité et certains dossiers fiscaux. Quant à l'U.D.F., elle paraît proche du Parti socialiste dans sa dénonciation d'une politique du gouvernement jugée trop peu sociale ainsi que sur le budget.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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