FRANCE L'année politique 2007

Une droite hégémonique ?

Le contexte politique ouvert par l'élection de Nicolas Sarkozy est celui d'une hégémonie de la droite que paraît renforcer le sentiment de non-concurrence. N'ayant guère à craindre d'un Front national affaibli par ses mauvais résultats électoraux et privé de ses principaux thèmes de campagne, ne pouvant aujourd'hui être inquiétée par le Mouvement démocrate – le MoDem qui, officiellement, a remplacé l'U.D.F. début décembre −, François Bayrou ayant vu l'essentiel de ses troupes se rallier à Nicolas Sarkozy au sein du Nouveau Centre, l'U.M.P. ne dispose d'aucun contrepoids. Surtout, situation inédite pour la droite, le président ne dispose pas de concurrent sérieux au sein de son propre parti, les anciens chiraquiens, et notamment l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, empêtré dans les suites judiciaires de l'affaire Clearstream, ne constituant pas une force réelle. Les grognes et les mécontentements ponctuels sont dès lors inoffensifs pour le président. Le soutien clair de la majorité – mais aussi, sur le principe de la réforme des régimes spéciaux, d'une partie de la gauche, consciente de rejoindre là une majorité de l'opinion, à la différence de ce qui s'était passé lors de la tentative de réforme conduite par Alain Juppé en 1995 – montre le caractère marginal des contestations.

Bref, en 2007, aucune politique alternative globale ne paraît se dessiner. Les protestations du monde judiciaire sur les réformes engagées par Rachida Dati, garde des sceaux, restent relativement circonscrites et la gestion des polémiques, par exemple sur le pouvoir d'achat, montre un gouvernement soucieux de désamorcer toutes les contestations. La faiblesse de la gauche ne fait d'ailleurs qu'accroître, dans l'opinion, ce sentiment d'une absence de prise de la critique sur le gouvernement.