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FRANCE L'année politique 2008

Des querelles feutrées de l'U.M.P. aux incertitudes centristes

Si l'absence de rival déclaré au président de la République confère à l'U.M.P. une cohésion qu'elle n'avait pas avant 2007, des conflits de personnes et, parfois, de conceptions n'en existent pas moins au sein du parti majoritaire. Certes, les anciens partisans de Dominique de Villepin sont marginalisés au sein de la formation comme du groupe parlementaire, d'autant que le renvoi en correctionnelle de l'ex-Premier ministre dans le cadre de l'affaire Clearstream paraît priver ce dernier de tout avenir politique à court terme ; cependant, une partie du groupe U.M.P. à l'Assemblée nationale et son président Jean-François Copé sont résolus à faire entendre leurs différences sur plusieurs dossiers. La désignation en décembre du ministre du Travail Xavier Bertrand comme secrétaire général de l'U.M.P. et de Brice Hortefeux comme vice-président du conseil national apparaît comme le signe de la volonté du président de donner à l'organisation et à la gestion du parti plus de force et de cohérence.

Au cours de l'année 2008, plusieurs dossiers devaient ainsi donner lieu à des analyses divergentes entre le gouvernement, d'une part, et certains élus de l'U.M.P. et du Nouveau Centre, de l'autre, notamment la réforme de l'audiovisuel public, l'autorisation du travail le dimanche ou encore la taxation supplémentaire des revenus de l'épargne et du patrimoine pour financer le R.S.A. et le plafonnement de l'avantage accordé par les « niches fiscales ».

Quant au MoDem de François Bayrou, affaibli par l'absence d'un groupe parlementaire et la perte d'une grande partie de ses bases locales, il choisit une stratégie d'opposition résolue au gouvernement mais ne parvient pas à concrétiser une alliance avec le P.S. et encore moins, d'après plusieurs études électorales, à capter l'électorat de gauche. Le Nouveau Centre, présidé par le ministre de la Défense Hervé Morin, peine, lui aussi, à définir une stratégie propre, même si certains membres de son groupe parlementaire ont pu manifester une certaine distance par rapport au gouvernement, notamment lors du vote de la réforme de l'audiovisuel public. La tension avec l'U.M.P. trouve un terrain dans la constitution de listes autonomes du Nouveau Centre pour les élections européennes.

À l'extrême droite, l'affaiblissement électoral du Front national et la perspective que la succession de Jean-Marie Le Pen, en 2010, se fasse au profit de sa fille Marine Le Pen renforcent les divisions du parti. Ses difficultés financières s'ajoutent à celle de faire entendre sa voix sur la scène médiatique.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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