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FRANCE L'année politique 2009

2009 fut la deuxième année pleine de la présidence de Nicolas Sarkozy. Marquée par la crise économique et sociale, elle a vu le président de la République et le gouvernement se consacrer en grande partie à celle-ci, sans pour autant que la poursuite des réformes ait été abandonnée. Elle a aussi conduit les autorités françaises à s'engager fortement dans la recherche d'une meilleure régulation internationale. Si les élections européennes ont constitué un large succès pour l'Union pour un mouvement populaire (U.M.P.), le parti du président, et un revers pour le Parti socialiste (P.S.), toujours empêtré dans d'importantes divisions et à la recherche d'un projet fédérateur, et pour le Mouvement démocrate (MoDem), qui cherche toujours sa voie, la gravité de la crise a conduit à une montée des contestations, parfois radicales, et fait apparaître des doutes, jusqu'au sein de la majorité, sur la politique suivie.

Une crise économique et sociale grave en quête de réponses

La France a été, comme les autres pays, touchée par la crise économique, sociale et financière, même si l'importance de la fonction publique et le système social en ont amorti le choc (diminution du P.I.B. de 2,3 p. 100 en 2009 contre plus de 3 p. 100 en moyenne dans la zone euro). La récession se traduit par de nombreuses faillites d'entreprises, engendrant plus de trois cent cinquante mille destructions d'emplois en 2009 et des perspectives d'embauche plus sombres, une chute de la consommation et des difficultés pour les ménages endettés, ainsi qu'une plus grande prudence des banques dans l'octroi des crédits, malgré des taux assez favorables. La crise porte également sur la place publique des débats sur la juste répartition des efforts et le niveau de certaines rémunérations.

Parce qu'il s'était engagé sans hésitation dans un plan de sauvetage des banques en 2008, le gouvernement peut exiger de ces dernières une certaine discipline dans les rémunérations. Ainsi, lors d'une réunion des banquiers à l'Élysée à la fin d'août, ceux-ci acceptent d'encadrer la part variable de la rémunération des dirigeants. La France s'engage aussi sur un contrôle renforcé des bonus, avec la nomination d'un « super-contrôleur » (Michel Camdessus, ancien gouverneur de la Banque de France et ancien directeur général du F.M.I.). Alors que cette voie avait été d'abord écartée, le gouvernement décide en décembre, à l'unisson avec le Royaume-Uni, une taxation exceptionnelle de 50 p. 100 des bonus des traders. Paris pousse surtout, en particulier lors de la réunion du G20 de Pittsburgh en septembre, à l'élaboration de règles internationales de régulation financière. Sur le plan interne, le gouvernement refuse de donner un mandat aux banques n'appliquant pas les règles. Parallèlement, compte tenu des difficultés de l'accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises, il crée un fonds de consolidation et de développement des entreprises.

L'essentiel des mesures prises pour lutter contre la crise concernent toutefois la revitalisation du tissu économique, avec une priorité marquée donnée à l'investissement, dont est principalement responsable le ministre chargé de la Mise en œuvre du plan de relance, Patrick Devedjian (27 milliards d'euros injectés dans l'économie jusqu'à la fin de 2009). Participe aussi de ce soutien à l'activité le lancement d'un programme ferroviaire ambitieux avec l'objectif, certes lointain (2020), d'un doublement des lignes à grande vitesse (2 000 km de voies nouvelles, soit 70 milliards d'euros), plan qui devait toutefois susciter de fortes polémiques concernant son financement. Si la diminution de la T.V.A. dans la restauration n'a que des effets très modestes en raison d'une répercussion limitée sur la baisse des prix, d'autres mesures[...]

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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