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FRANCE L'année politique 2009

Un agenda international chargé

Comme tous ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy attache une attention particulière à son action internationale. Celle-ci est marquée par plusieurs initiatives qui constituent, pour certaines d'entre elles, un revirement. La plus marquante réside dans le choix de revenir au sein du commandement intégré de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, dont la France était sortie en 1966. Si Paris conserve de larges marges de manœuvre concernant l'engagement des troupes, cette décision est la source de fortes contestations, à gauche comme à droite. À la fin de l'année, dans la lignée d'un rapprochement avec les positions américaines, le président français accepte de répondre à la demande du président Obama et envoie des renforts en Afghanistan. Il fait preuve également d'une fermeté sans ambiguïté envers Téhéran.

En termes de « gouvernance » économique et financière, Nicolas Sarkozy pousse non seulement à l'adoption de mesures de régulation, mais aussi à la consécration du G20 comme instance centrale de dialogue international. Suivant l'engagement de son prédécesseur pour l'environnement, il se mobilise, avec le président brésilien Luíz Inácio Lula da Silva et certains chefs d'État africains notamment, en faveur de mesures énergiques de lutte contre le changement climatique, même si le bilan de la conférence de Copenhague est décevant.

Cependant, les résultats ne sont pas toujours en adéquation avec les attentes. Certains reprochent au président, malgré des discours en ce sens, de ne pas avoir rompu avec ce qu'on appelle parfois la « Françafrique ». En Afrique toujours, il faut souligner l'amorce de réconciliation avec le Rwanda en novembre. D'autres considèrent que l'Union pour la Méditerranée peine encore à déboucher sur des résultats concrets, tandis que le projet de conférence internationale sur le processus de paix au Moyen-Orient laisse d'ores et déjà sceptique. Enfin, le rapprochement avec la Russie, alors que Nicolas Sarkozy semblait avoir pris ses distances avec la politique du président Chirac sur ce point, est contesté par des défenseurs des droits de l'homme. Si les relations avec les autres dirigeants européens (notamment Angela Merkel – premier chef du gouvernement allemand à participer aux cérémonies du 11-Novembre – et Gordon Brown) s'améliorent incontestablement, il paraît aujourd'hui difficile de sortir l'Europe d'une panne de projet manifeste.

Enfin, le président Sarkozy poursuit son engagement bilatéral avec plusieurs pays, lors de déplacements médiatisés, au Kazakhstan, en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis (avec l'installation d'une base militaire à Abu Dhabi) notamment, et sa présence – une première – à la conférence du Commonwealth à Port of Spain (Trinité-et-Tobago).

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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