- 1. Une crise économique liée à une crise des finances publiques
- 2. Une pause dans les réformes ?
- 3. Une petite révolution au Sénat ?
- 4. Des élections cantonales moroses
- 5. Des « affaires » au cœur de la vie politique
- 6. La France, la crise européenne et l'ordre mondial
- 7. Impossible recomposition pour une droite divisée
- 8. La gauche entre succès et discorde
- 9. Nouvelles inconnues politiques
FRANCE L'année politique 2011
Impossible recomposition pour une droite divisée
Après le remaniement de février, une nouvelle modification du gouvernement intervient en juin en raison du départ de Christine Lagarde pour Washington afin de remplacer Dominique Strauss-Kahn à la tête du F.M.I. Par ailleurs, les tensions au sein de la droite gouvernementale restent importantes. Certaines paraissent liées à des querelles de personnes, notamment entre le Premier ministre François Fillon et Jean-François Copé, avec en toile de fond l'investiture du premier comme candidat à la mairie de Paris en 2014. Ces conflits d'ambitions n'épargnent pas les plus jeunes membres du gouvernement, qui cherchent à se positionner pour la suite. Surtout, des conflits de fond opposent les partisans d'une position plus marquée à droite, notamment sur les questions de sécurité et d'immigration, rassemblés dans la « droite populaire », et ceux qui prônent une voie plus modérée, européenne et politiquement libérale, refusant toute idée d'alliance avec le F.N. Une défaite de la droite en 2012 pourrait, selon certains analystes, entraîner l'éclatement de l'U.M.P., une partie de ses membres pouvant être tentés de rejoindre Marine Le Pen.
Celle-ci continue à vouloir transformer le F.N. en un parti populaire à l'italienne et, à la différence de son père, elle affiche sa volonté d'exercer un jour le pouvoir. Tout en cultivant, d'un côté, le vieux fond frontiste sécuritaire et hostile aux immigrés, Marine Le Pen déclare bannir le racisme et l'antisémitisme et adopte un discours qui se veut républicain sur la laïcité, moderne sur l'avortement notamment et social afin de conserver, voire de conquérir, un électorat d'ouvriers et d'employés qui se reconnaît peu dans le P.S. et dans l'U.M.P. Son ambition affichée est d'être, comme son père en 2002, présente au second tour de la présidentielle d'avril-mai 2012.
Plus au centre, alors que Dominique de Villepin, à la tête de République solidaire, déclare sa candidature en décembre, le président du Parti radical Jean-Louis Borloo, à la surprise de ses partisans, renonce en octobre à briguer les suffrages, laissant la place à Hervé Morin, peu connu des Français et dont la candidature est contestée au sein même de son parti, le Nouveau Centre. François Bayrou, soutenu par les anciens ministres Alain Lambert et Jean Arthuis, déclare lui aussi sa candidature en espérant renouveler son bon score de 2007 qui l'avait placé, avec plus de 18,5 p. 100 des voix, en troisième position. Changeant de stratégie par rapport à 2007, le président du MoDem annonce qu'il se prononcera pour un candidat en lice s'il ne parvient pas au second tour, laissant la place à de possibles alliances.
Il paraît désormais clair que l'actuel président de la République sera à nouveau candidat en 2012, d'autant que, à la fin de l'année 2011, il remonte dans les sondages en raison, d'une part, de son engagement international et européen et, d'autre part, du relatif « trou d'air » dans la campagne de François Hollande après sa désignation. Le centre et la droite pourraient aussi enregistrer, s'ils parviennent à réunir les cinq cents signatures nécessaires d'élus locaux de trente départements différents et s'ils décident d'aller jusqu'au bout, les candidatures de l'ancienne ministre Christine Boutin, du député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et de l'écologiste Corinne Lepage, élue parlementaire européenne sur la liste du MoDem, qui avait pris ses distances avec son président.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias