FRANCE L'année politique 2013
Une opposition dans l’incertitude
En outre, l’opposition ne parvient pas à refaire son unité. Malgré le compromis de la fin de 2012 sur l’organisation de l’U.M.P., le conflit se prolonge entre le président du parti Jean-François Copé et l’ancien Premier ministre François Fillon. Au mois de septembre, les prises de position de ce dernier sont vivement critiquées, jusque dans son propre camp : il affirme d’abord qu’entre un candidat de gauche et un candidat du Front national, il choisirait le moins sectaire ; puis il critique la position française sur la Syrie lors d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine.
La question du choix du candidat de l’U.M.P. à l’Élysée en 2017 revient sur le devant de la scène. Nicolas Sarkozy, qui a obtenu un non-lieu dans l’affaire Bettencourt, semble songer à se présenter. C’est aussi le cas du maire de Bordeaux Alain Juppé, qui bénéficie d’une meilleure cote de popularité que ses concurrents. Il est vrai que l’ancien président pâtit de l’invalidation par le Conseil constitutionnel de ses comptes de campagne (juillet), ce qui contraint l’U.M.P. à lancer une souscription auprès de ses adhérents pour rembourser l’État. L’U.M.P. redoute les prochaines échéances électorales, un mauvais score aux élections européennes de 2014 risquant de lui faire perdre son statut de premier parti d’opposition.
En novembre, le centre tente de surmonter ses divisions : Jean-Louis Borloo et François Bayrou mettent en place une alliance de leurs partis, l’U.D.I. et le MoDem, en créant L’Alternative, mouvement qui se range clairement dans le camp de la « droite républicaine ».
La principale inquiétude pour la droite républicaine reste la montée du Front national, qui remporte l’élection cantonale partielle de Brignoles le 13 octobre, avec 53,9 p. 100 des suffrages exprimés, devant une candidate U.M.P. Malgré le caractère local de cette élection, dans une région où l’extrême droite réalise traditionnellement des scores élevés, ce succès du Front national frappe l’opinion. En outre, plusieurs études confirment la progression des idées du parti de Marine Le Pen.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias