FRANCE L'année politique 2013
La France dans le monde
La politique extérieure permet quelque peu au gouvernement et à François Hollande de redorer leur image. L’intervention de la France au Mali (opération Serval lancée en janvier) est en effet couronnée de succès. Conduite avec l’accord des alliés de la France, des pays africains et de l’O.N.U., elle inaugure sans doute une nouvelle phase des relations entre la France et le continent africain, concrétisée par le sommet France-Afrique de décembre. L’intervention de la France en République centrafricaine, engagée en décembre, semble quant à elle plus périlleuse.
En août, l’armée de Bachar al-Assad utilise des armes chimiques. François Hollande annonce son intention d’intervenir en Syrie, mais les hésitations du président américain Barack Obama, qui choisit de passer par une demande d’autorisation au Congrès, sont perçues par la France comme une rebuffade et laissent la diplomatie française dans l’embarras. Le Quai d’Orsay marque cependant quelques points au cours des négociations sur la question du droit à l’enrichissement de l’uranium réclamé par l’Iran. La position tranchée de la France permet d’éviter la signature d’un accord insuffisamment rigoureux, ce qui rend possible la conclusion d’un accord plus contraignant pour l’Iran (novembre).
Le président de la République se rend par ailleurs en visite d’État en Israël, visite assez consensuelle au cours de laquelle il rappelle les positions classiques de la France sur la question du Moyen-Orient. En revanche, son déplacement au Brésil ne permet pas à la France de remporter un marché d’avions de combat en négociation depuis plusieurs années (décembre) ce qui est un nouveau revers pour le Rafale.
L’examen, le vote, puis la promulgation en décembre de la loi de programmation militaire sont marqués par la polémique. La loi prévoit d’importantes coupes budgétaires dans le secteur de la défense, ce qui préoccupe les responsables militaires, inquiets de voir les capacités opérationnelles de l’armée française diminuer et sa dépendance technologique s’accroître.
Dans sa conférence de presse du mois de mai, le président de la République réaffirme son engagement européen (notamment en faveur d’un gouvernement économique de la zone euro). Mais il reproche peu après à la Commission certaines de ses recommandations insistantes en matière de réforme, notamment de retraite : « La Commission européenne n’a pas à dicter à la France ce qu’elle a à faire. » Ce ton polémique, qui contredit ses précédentes déclarations, jette le trouble chez les plus europhiles de ses partisans.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
Classification
Médias