FRANCE L'année politique 2014
Trois tournants électoraux
Les trois élections de l’année 2014 sont des coups de semonce pour le gouvernement. Elles ne constituent pas pour autant des victoires sans appel de l’opposition, mais plutôt des signes répétés de la montée de l’extrême droite dans le paysage politique français. En mars, aux municipales, la gauche perd 151 villes de plus de 10 000 habitants et 10 villes de plus de 100 000 habitants. Sur les 42 villes de plus de 100 000 habitants, la gauche n’en détient plus que 19 (29 auparavant) et la droite en dirige désormais 23 (13 auparavant). Quant à l’extrême droite, elle conquiert une dizaine de villes et obtient environ 1 200 postes de conseillers municipaux. La gauche parvient toutefois à sauver les première et troisième villes du pays : Paris et Lyon. Signe de l’éloignement des Français de la politique, l’abstention à des élections municipales n’a jamais été aussi élevée depuis la Libération.
En toute logique, le basculement des municipalités françaises se répercute sur le résultat des élections sénatoriales de septembre. La droite redevient majoritaire à la Haute Assemblée après une parenthèse socialiste de trois ans. Gérard Larcher retrouve son poste de président du Sénat, les sénateurs l’ayant préféré à son rival, l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Pour la première fois, le Front national fait son entrée au Sénat, avec deux élus.
Mais c’est en mai, aux élections européennes, que se produit le véritable coup de tonnerre. Le Front national arrive en tête et conquiert presque un tiers des sièges, alors que le Parti socialiste (P.S.), avec 14 p. 100 des voix, connaît le plus bas score de son histoire à une élection nationale. Ce résultat ne sera sans doute pas sans conséquence sur l’influence de la France au Parlement européen.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias