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FRANCE L'année politique 2014

Contestations dans la majorité

Après le remaniement du mois d’août, la cohérence de l’action gouvernementale paraît mieux assurée. Mais les oppositions au sein de la majorité parlementaire et du P.S. ne faiblissent pas, bien que le premier secrétaire du parti, Harlem Désir, ait été remplacé en avril par Jean-Christophe Cambadélis, censé assurer une direction plus ferme, sur une ligne largement en phase avec celle du Premier ministre. Les militants adoptent une Charte des socialistes suffisamment vague pour être consensuelle, mais de nombreux projets de loi sont l’occasion de tiraillements au sein de la majorité. La réforme territoriale, qui doit ramener de vingt-deux à treize le nombre des régions métropolitaines, finit malgré tout par être approuvée par l’Assemblée nationale en novembre. En fin d’année, le projet de loi pour l’activité et l’égalité des chances économiques du ministre de l’Économie Emmanuel Macron cristallise les oppositions au sein de la majorité – les mesures envisageant l’extension des possibilités d’ouverture des magasins le dimanche sont particulièrement contestées. Malgré la polémique qui entoure la présentation de ce texte d’inspiration indéniablement libérale, l’opposition de gauche n’en révèle pas moins son caractère limité, tandis qu’une partie de la droite manifeste son ambiguïté en s’opposant à des mesures dérégulatrices qui s’en prennent à certaines de ses « clientèles » traditionnelles (notaires, huissiers de justice, avocats, greffiers des tribunaux de commerce…). La loi de finances, à la fin de l’année, est marquée par les réductions des dépenses publiques, ce qui suscite encore de nombreux débats. Il en va de même pour l’abandon de l’écotaxe « poids lourds », décidée par Ségolène Royal, ou pour les mesures de politique familiale (diminution des allocations familiales et des aides à la garde pour les familles les plus aisées, obligation de partager le congé parental entre les deux parents…).

Le président de la République, qui conserve sans doute à l’esprit la présidentielle de 2017, cherche avant tout à reconquérir l’opinion. Sa cote de popularité s’affaisse jusqu’à 13 p. 100 d’opinions favorables, mais donne quelques signes d’amélioration en fin d’année. Le Premier ministre, fidèle au président, continue cependant à faire entendre sa différence, en assumant plus clairement que François Hollande une ligne de centre gauche, au risque d’agrandir le fossé qui le sépare de la base militante du P.S. N’a-t-il pas proposé une nouvelle fois de renoncer au mot « socialiste », et organisé en novembre une rencontre fort médiatisée avec François Bayrou, ce qui lui attire les foudres de la gauche du P.S. ?

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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Médias

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