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FRANCE L'année politique 2014

Une opposition divisée

Les divisions secouent l’opposition au moins autant que la majorité. L’Alternative, mouvement issu du rapprochement en 2013 du MoDem de François Bayrou et de l’U.D.I., ne semble pas devoir résister au retrait, en avril, de Jean-Louis Borloo de la vie politique. L’élection du nouveau président de l’U.D.I., Jean-Christophe Lagarde, est d’ailleurs l’occasion pour le centre droit de manifester ses divisions, notamment concernant ses relations avec l’U.M.P.

Au sein de l’U.M.P., la « guerre des chefs », mais aussi celle des valeurs, se poursuit. À la fin mai, sous la pression des responsables du bureau politique, Jean-François Copé annonce qu’il démissionne de son poste de président. Il a été personnellement mis en cause dans l’affaire Bygmalion – du nom d’une société de conseil qui aurait surfacturé à l’U.M.P. des prestations liées à la campagne présidentielle de 2012. En novembre, au terme d’une campagne rude qui l’oppose à Bruno Le Maire et Hervé Mariton, Nicolas Sarkozy est élu à la tête du parti avec un peu moins des deux tiers des suffrages, contre 29,2 p. 100 à l’ancien ministre de l’Agriculture et 6,3 p. 100 au député de la Drôme. Si la campagne de Bruno Le Maire a été marquée au centre, l’ancien président de la République n’a pas hésité à reprendre des thèmes beaucoup plus marqués à droite (critique de l’Europe, lutte contre l’immigration, abrogation de la loi Taubira sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe…), tout en manifestant, à l’instar de François Fillon, son soutien à la Russie de Poutine – dont Alain Juppé et Bruno Le Maire se démarquent nettement.

Au-delà de la direction du parti, la question de la désignation du candidat de l’U.M.P. à la présidentielle de 2017 reste ouverte. L’ancien Premier ministre Alain Juppé revendique une ligne politique plus modérée que celle de l’ancien président et est donné favori par les sondages. Mais Nicolas Sarkozy ne fait pas mystère de ses désirs de revanche après son échec de 2012. Les débats se cristallisent sur le mode de désignation du futur candidat : les partisans de l’ancien président de la République préféreraient une primaire limitée aux militants, ceux du maire de Bordeaux une primaire ouverte à l’ensemble des sympathisants de droite, sur le modèle de la primaire socialiste de 2011. Les appels au rassemblement du président du parti semblent donc bien hasardeux, d’autant plus que ceux qui l’ont soutenu suivent eux-mêmes des lignes politiques divergentes. Le nouvel organigramme du parti en témoigne : Nathalie Kosciusko-Morizet, plutôt modérée, européenne et résolument opposée à l’extrême droite, obtient la vice-présidence ; Laurent Wauquiez, critique à l’égard de l’Europe et conservateur sur les questions de société, le secrétariat général.

Indépendamment des querelles internes à l’U.M.P., l’ancien président de la République reste impliqué dans plusieurs affaires judiciaires. Dans l’affaire de l’arbitrage Bernard Tapie-Crédit lyonnais, la directrice générale du F.M.I. Christine Lagarde est mise en examen en août, dans le cadre de l’instruction menée par la Cour de justice de la République. Avec l’affaire Bygmalion, les questions liées au financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2012 restent pendantes. En juillet, l’ancien président de la République est mis en examen pour corruption active, trafic d’influence et recel de violation du secret professionnel. Il est soupçonné d’avoir proposé au magistrat Gilbert Azibert de favoriser sa carrière en échange d’informations judiciaires. Des contrats d’étude, notamment en matière de sondages, qui auraient bénéficié à ses proches, font l’objet d’enquêtes judiciaires. Le nom de Sarkozy apparaît également en marge de l’affaire dite « Air-Cocaïne », dans celle du financement de la campagne présidentielle de 2007 par[...]

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

Classification

Médias

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