FRANCE L'année politique 2015
La politique étrangère
En 2014, la France intervenait au Mali, en Centrafrique et au Sahel, et s’engageait en Irak au côté de la coalition internationale contre l’État islamique (E.I.). En 2015, les opérations extérieures s’amplifient, avec les frappes aériennes en Syrie, décidées après les attentats de novembre. Beaucoup de spécialistes militaires s’inquiètent toutefois des limites des capacités de l’armée française, fortement sollicitée depuis quelques années à l’extérieur, et de plus en plus par la surveillance intérieure (plan Vigipirate, état d’urgence à partir de novembre). Après les attentats de novembre, François Hollande en appelle au renforcement des actions de la coalition contre l’E.I., programme qui se heurte cependant à plusieurs réalités : la rivalité des puissances au Moyen-Orient, le soutien apporté par la Russie et l’Iran au président syrien Bachar al-Assad, et le peu d’empressement des États-Unis à déployer des troupes trop nombreuses sur le sol syrien. La France bénéficie cependant de l’appui aérien du Royaume-Uni et du soutien logistique de l’Allemagne pour ses opérations.
L’année 2015 est également marquée par la crise des réfugiés, qui fuient la Syrie en guerre ou d’autres pays. Après un temps de tergiversations, la France adopte finalement une position claire, en s’engageant en septembre à accueillir sur son sol 24 000 réfugiés en deux ans – moins cependant que l’Allemagne d’Angela Merkel.
François Hollande et Angela Merkel s’engagent également dans la recherche d’une solution négociée au conflit entre l’État ukrainien et les combattants sécessionnistes de l’est du pays (soutenus militairement par Moscou), et jouent un rôle important dans la négociation des accords de cessez-le-feu de Minsk 2 (février) – qui tardent toutefois à être respectés par les forces pro-Russes. En raison du conflit ukrainien, et en particulier de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, la France avait décidé de ne pas livrer à la Russie les deux porte-hélicoptères Mistral qu’elle lui avait vendus en 2011. L’imbroglio diplomatique provoqué par cette décision s’achève au mois d’août par un accord prévoyant le remboursement intégral des avances versées par la Russie, puis par la revente des deux bâtiments à l’Égypte.
Enfin, l’année diplomatique française s’achève par un succès, alors que le pays vient d’être frappé par les attentats de novembre. L’organisation au Bourget de la COP 21 (la Conférence mondiale de lutte contre le réchauffement climatique, présidée par la France), se conclut en effet par un accord en principe contraignant, signé le 12 décembre par les représentants des 195 pays participants.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias