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FRANCE L'année politique 2016

Une économie française en berne

C’est dans le domaine économique que l’échec du gouvernement paraît aujourd’hui l’un des plus alarmants. Après 0,7 p. 100 en 2014 et 1,1 p. 100 en 2015, la croissance ne devrait pas dépasser ce dernier taux en 2016, alors que le gouvernement tablait sur 1,5 p. 100. Malgré une très légère baisse des chiffres du chômage à partir de septembre, la situation du marché du travail reste très sombre. Même si la construction redémarre progressivement, la consommation des ménages et l’investissement dans le secteur manufacturier demeurent atones. Dans le même temps, les mauvais résultats du commerce extérieur, que n’ont pas dopés un euro faible (en raison d’une compétitivité plus faible que celle de l’Allemagne en termes de qualité et d’innovation), pénalisent la croissance sur la durée. La remontée des cours du pétrole, libellés en dollar de surcroît, ajoute à la morosité ambiante. Les grèves à répétition et les attentats ont aussi un effet négatif significatif sur les principales composantes de la croissance, le nombre de touristes connaissant un recul important dans plusieurs régions, notamment dans la capitale. La diminution du pouvoir d’achat d’une large couche de la population pèse sur la croissance et affecte la confiance en l’avenir.

La plupart des économistes suggèrent que ces mauvais résultats relèvent de facteurs structurels qui ne peuvent être combattus rapidement : rigidités trop importantes sur le marché du travail, niveau élevé des charges, compétitivité globale trop faible et surtout inadaptation des structures industrielles – les entreprises de taille intermédiaire dynamiques étant peu nombreuses – et innovation globalement insuffisante en raison d’investissements trop réduits.

Par ailleurs, la grande pauvreté continue de s’accroître de manière alarmante en France, puisqu’elle concerne 1,2 million de personnes de plus en dix ans selon l’INSEE. Ainsi, un septième de la population française vit au-dessous du seuil de pauvreté.

En revanche, l’amélioration des comptes publics se poursuit : non seulement les comptes de la Sécurité sociale devraient être presque à l’équilibre en 2017, mais le déficit public continue à diminuer à la fin de l’année 2016 (un peu moins de 70 milliards d’euros contre 70,5 à la fin de 2015), permettant au gouvernement de baisser une nouvelle fois l’impôt sur le revenu des basses tranches. Certains, y compris le Haut Conseil des finances publiques, doutent toutefois que l’objectif fixé à 2,7 p. 100 du PIB puisse être atteint à la fin de 2017. Il reste que, malgré une diminution de la dette publique au troisième trimestre de 2016, celle-ci demeure à un niveau préoccupant, l’augmentation prévue des taux d’intérêt devant contribuer à en augmenter la charge au cours de l’année 2017.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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Médias

Manifestation contre la « loi travail », 2016 - crédits : Philippe Lopez/ AFP

Manifestation contre la « loi travail », 2016

Manuel Valls et François Hollande - crédits : Chesnot/ Getty Images

Manuel Valls et François Hollande

Primaire de la droite et du centre en 2016 - crédits : Martin Bureau/ Pool/ AFP

Primaire de la droite et du centre en 2016