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FRANCE L'année politique 2018

Solitude française sur la scène internationale

Sur le plan international, l’année 2018 n’est pas non plus sereine pour Emmanuel Macron. En Europe, il doit affronter l’hostilité déclarée de plusieurs dirigeants européens. Matteo Salvini en Italie et Viktor Orbán en Hongrie conduisent l’offensive contre ce président libéral, qui dénonce les risques que les gouvernements populistes font courir aux valeurs européennes. Alors qu’il avait tenté de garder de bonnes relations avec Donald Trump au cours de l’année 2017, malgré d’importantes divergences de vues, il subit une hostilité de plus en plus manifeste du président américain en 2018, dont les tweets critiquent ouvertement la politique intérieure française. Malgré la visite d’Emmanuel Macron en Russie lors de la demi-finale et de la finale de la Coupe du monde de football en juillet, les tensions avec la Russie de Vladimir Poutine ne faiblissent pas, que ce soit sur la question ukrainienne ou sur celle de l’intrusion des médias financés par la Russie dans les affaires intérieures françaises. Vladimir Poutine continue de soutenir Bachar al-Assad en Syrie et se montre toujours aussi peu enclin à inciter ce dernier à ouvrir un processus de transition politique. Quant au retrait des troupes américaines de Syrie, annoncé en décembre par Donald Trump, il fait potentiellement de la France la seule puissance occidentale encore engagée dans la région dans la lutte contre Daech, et la seule susceptible de faire pression sur le régime de Damas. En l’occurrence, les frappes limitées conduites par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis en avril 2018, en réponse à des attaques chimiques du régime syrien, risquent de faire figure de dernière intervention occidentale dans le conflit syrien.

Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris - crédits : Peter Klaunzer/ Keystone/ EPA-EFE

Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris

Engagée dans une ambitieuse loi de programmation militaire pour la période 2019-2025, la France prend l’initiative de promouvoir « l’autonomie stratégique » de l’Europe, avec le soutien de plusieurs pays membres de l’Union européenne. En novembre, Emmanuel Macron va jusqu’à parler d’« armée européenne ». Ce projet de « défense européenne » (expression qu’il emploie peu après devant le Bundestag) n’est pas censé concurrencer l’OTAN, mais devrait renforcer la capacité de réaction européenne en cas de crise grave et de défaut du soutien nord-américain. Toutefois, ces perspectives, pour l’instant fort éloignées, ne compensent pas encore le relatif isolement de la France dans ses opérations contre les groupes djihadistes au Sahel.

Emmanuel Macron entend faire jouer à la France un rôle central dans la recomposition de la scène internationale. La conférence internationale du 29 mai sur la Libye à Paris, le discours du président français en septembre à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies – qui porte en grande partie sur l’universalité des droits de l’homme –, son initiative de lancer la première édition du Forum de Paris sur la paix à l’occasion de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918 et son engagement diplomatique en Asie traduisent cette ambition : faire de la France un pôle de référence, au moment où les États-Unis se désengagent de la scène internationale et où la gestion du Brexit affaiblit le Royaume-Uni. La présidence française du G7 en 2019 pourrait être l’un des outils de cette ambition.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

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Médias

Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat, 2018 - crédits : Alain Jocard/ AFP

Alexandre Benalla devant la commission d’enquête du Sénat, 2018

Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris - crédits : Peter Klaunzer/ Keystone/ EPA-EFE

Célébration du centenaire de l’armistice de 1918 à Paris

Mouvement des « gilets jaunes », 2018 - crédits : Serge Goujon (en haut), Mo Wu (en bas)/ Shutterstock.com

Mouvement des « gilets jaunes », 2018