- 1. Crise sanitaire : vers un retour à la normale ?
- 2. Reprise économique et creusement des inégalités
- 3. Une contestation politique larvée
- 4. Un petit vent de réformes
- 5. Une année électorale sans bouleversements
- 6. La droite sous la pression de l’extrême droite
- 7. L’éternelle division de la gauche ?
- 8. La mémoire au cœur du politique
- 9. Quelle prise de la France sur le monde ?
- 10. Une scène politique française imprévisible
FRANCE L'année politique 2021
Une contestation politique larvée
Les débats politiques de l’année sont centrés autour de la gestion de la crise sanitaire et de la critique, plus ou moins appuyée, de certaines des mesures du gouvernement. En septembre, la question se déplace vers le champ judiciaire quand la Cour de justice de la République met en examen Agnès Buzyn, ministre de la Santé jusqu’en février 2020, pour « mise en danger de la vie d’autrui » – elle a reconnu avoir laissé le public dans l’ignorance des dangers réels du coronavirus. Les polémiques sur la gestion de la crise viennent d’horizons divers, sans doute en raison de la voie médiane choisie par le gouvernement pour affronter la crise. Certains lui reprochent une gestion trop « autoritaire », ainsi que la limitation des libertés. D’autres trouvent imprudentes des mesures qu’ils ne jugent pas assez restrictives, notamment quand il maintient coûte que coûte les écoles ouvertes. La droite s’offusque de la dérive des dépenses publiques et de l’accroissement de la dette provoqués par le fameux « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron, tandis qu’une partie de la gauche dénonce l’abandon des plus démunis, des jeunes et des étudiants.
Dans ce contexte, le dernier volet de la réforme de l’assurance-chômage, engagée deux ans plus tôt, mis en place le 1er décembre – baisse des allocations pour une partie des chômeurs, réduction du temps d’indemnisation – s’attire les critiques de la gauche et des syndicats. L’état général des services publics français continue d’inquiéter : état de l’hôpital bien sûr – la pandémie a mis ses grandes faiblesses au premier plan –, mais aussi de la police et de la justice. Un « Beauvau de la sécurité » se tient de février à septembre. En octobre s’ouvrent des « états généraux de la justice » dans une ambiance tendue. Environ 3 000 magistrats dénoncent leur manque de moyens et une « justice maltraitante ». Par ailleurs, fait inédit, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti est mis en examen en juillet pour « prise illégale d’intérêts », ce qui le fragilise vis-à-vis de magistrats peu convaincus par les différentes réformes de la justice du quinquennat.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
Classification
Médias