- 1. Crise sanitaire : vers un retour à la normale ?
- 2. Reprise économique et creusement des inégalités
- 3. Une contestation politique larvée
- 4. Un petit vent de réformes
- 5. Une année électorale sans bouleversements
- 6. La droite sous la pression de l’extrême droite
- 7. L’éternelle division de la gauche ?
- 8. La mémoire au cœur du politique
- 9. Quelle prise de la France sur le monde ?
- 10. Une scène politique française imprévisible
FRANCE L'année politique 2021
L’éternelle division de la gauche ?
Les rivalités au sein de la gauche sont tout aussi marquées qu’à droite, si ce n’est plus. Tant et si bien qu’à la fin de l’année, rien ne semble pouvoir l’empêcher de partir divisée à l’élection présidentielle.
Le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, incapable de renouer avec la popularité dont il avait bénéficié lors de la présidentielle de 2017, exclut toute forme d’alliance, si ce n’est par le ralliement des autres candidats à sa bannière. En septembre, le député européen Yannick Jadot, tenant d’une « écologie de gouvernement », devient le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EE-LV). Il est élu au second tour d’une primaire avec 51,03 % des voix, face à Sandrine Rousseau, partisane d’une ligne plus radicale. Les divergences internes du parti et les positions radicales des candidats du premier tour (Éric Piolle, Delphine Batho) expliquent un résultat serré qui le fragilise. Sa candidature ne décolle pas et il plafonne entre 6 et 8 % dans les sondages.
En septembre, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande, Arnaud Montebourg, annonce sa candidature sur un programme de réindustrialisation du pays et de rupture avec les critères de convergence européens. Il est persuadé de pouvoir bénéficier de la révélation des faiblesses économiques du pays dévoilées par la crise sanitaire, mais sa candidature solitaire ne fait qu’ajouter à la confusion. La maire de Paris, Anne Hidalgo, devient en octobre la candidate du Parti socialiste, à l’issue d’une primaire remportée avec plus de 72 % des suffrages. Stagnant dans les sondages à 4 % des intentions de vote, elle propose la tenue d’une primaire ouverte à toute la gauche en décembre. Soutenue par Montebourg, sa proposition est rejetée par LFI, EE-LV et le Parti communiste – qui soutient de son côté son propre candidat, Fabien Roussel, député du Nord et premier secrétaire national du PCF. Cette année décidément bien confuse pour la gauche s’achève sur une vidéo de Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux de François Hollande, dans laquelle elle « constate l’impasse » et où elle annonce qu’elle « envisage d’être candidate à la présidence de la République ».
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias