FRANCE L'année politique 2023
Une asthénie politique ?
Le 29 décembre, deux jours avant ses traditionnels vœux télévisés à la nation, le président Emmanuel Macron publie dans le journal Le Monde une tribune destinée à présenter son plan de lutte contre le changement climatique et la pauvreté, dans laquelle il appelle à une ambitieuse réforme des institutions de Bretton Woods, « à commencer par la Banque mondiale et le FMI ».
Les partis politiques classiques ne sont pas en reste, et les citoyens peinent de plus en plus à déchiffrer les grands axes et les projets dont ils sont porteurs. Quant au RN, davantage que sur son programme, il table avant tout sur l’accroissement de divers sentiments de rejet au sein de la société : rejet des populations immigrées ou d’origine étrangère, rejet de la construction européenne, rejet de l’OTAN, rejet des « élites » – celles-ci semblant de plus en plus incapables d’en prendre la mesure et d’en considérer ouvertement les causes et les conséquences…
Dès lors, les élections européennes de 2024 pourraient constituer, une fois de plus, l’occasion d’une nouvelle progression, plus que symbolique, du RN dans les urnes et de l’abstention. Pourtant, la guerre russe contre l’Ukraine a donné de nouvelles dimensions au projet européen et la crédibilité de la France sur la scène internationale repose plus que jamais sur la présence de députés au Parlement européen, susceptibles de pousser des réformes et de faire entendre une voix responsable. La politique française ne peut être considérée indépendamment des effets qu’elle produit sur la scène européenne et internationale.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
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Médias