FRANCE (Le territoire et les hommes) Géologie
Bassin parisien
Du point de vue géologique, le Bassin parisien comprend l'ensemble des terrains postpaléozoïques qui s'appuient sur le Massif armoricain à l'ouest, le Massif central au sud, les Vosges à l'est et le massif ardennais au nord-est. Il est largement ouvert vers le nord, où le bassin belge en est la continuation naturelle, et vers la Manche, au-delà de laquelle on retrouve des assises semblables au sud-est de l'Angleterre.
Un coup d'œil sur la carte géologique (fig. 9) montre, d'une manière frappante, la disposition en auréoles des différentes assises, les plus récentes se trouvant au centre du bassin. Cette disposition en « pile d'assiettes » est la conséquence de l'enfoncement progressif (subsidence) du centre du bassin, du Mésozoïque et du Cénozoïque, et du soulèvement plus accentué, au Néogène, des marges septentrionale, orientale et méridionale du bassin de Paris. Ces auréoles sont généralement limitées par des cuestas ou côtes (fig. 10 et 11a) qui résultent d'une prédisposition structurale (alternance des couches dures – grès, calcaires – et tendres – sable, argile) et de l'évolution morphologique au Néogène.
Le maximum d'enfoncement de la cuvette parisienne se situe dans la Brie meldoise, où le sondage de Courgivaux a rencontré le granite du socle à la cote — 3 000 (profondeur 3 177 m).
Le bassin de Paris au Mésozoïque
Trias
Après l'émersion quasi totale du territoire français au moment de l'orogenèse hercynienne (Carbonifère), une transgression venue de l'est (mer germanique) a entamé au début du Trias la partie orientale du bassin de Paris. Les reliefs érodés qui se trouvaient au centre et au sud ont fourni l'énorme quantité de grains de quartz qui se sont accumulés sous forme de « grès bigarré » (Buntsandstein) qui affleure largement dans les Vosges septentrionales (mont Donon) mais se rencontre même, contrairement aux prévisions, jusque dans les sondages profonds de la Brie.
Au Trias moyen (Muschelkalk), la mer pénètre plus avant vers l'ouest où elle laisse se déposer un calcaire coquillier (Encrines, Cératites). Dans les lagunes du Trias supérieur (Keuper), se déposent des marnes bariolées, ou irisées, des grès, des calcaires dolomitiques, du gypse (que l'on retrouve sous forme d'anhydrite dans les sondages profonds du bassin de Paris) et du sel gemme, largement exploité en Lorraine. De tels dépôts vont en s'amenuisant vers l'ouest mais dépassent cependant d'une cinquantaine de kilomètres le méridien de Paris. Des terres émergées les séparaient alors des dépôts similaires de la bordure armoricaine (les sondages profonds de la Brie ont traversé 500 m de Permo-Trias).
Jurassique
Au Jurassique inférieur (Lias) la transgression venue de l'est débute par des grès qui renferment localement, en abondance, un Lamellibranche voisin des Moules (Avicule), grès auxquels succèdent des dépôts calcaires (lumachelles à Gryphées), aujourd'hui en relief (côte liasique), puis des marnes et des schistes.
Le début du Jurassique moyen (Dogger) voit le dépôt du minerai de fer oolithique de Lorraine puis une sédimentation de calcaire oolithique, aujourd'hui en relief (côtes de Moselle), que l'on retrouve en Normandie (pierre de Caen).
À ces roches dures succèdent, au Jurassique supérieur (Malm), des marnes à Ammonites formant les dépressions de la Woëvre à l'est, du pays d'Auge à l'ouest, battues par la mer près de Villers-sur-Mer (falaises des Vaches-Noires). Des récifs s'installent ensuite, donnant naissance à des calcaires construits à restes d'Encrines (calcaires à entroques) et à riche faune d'Oursins et de Rudistes, exploités tout au long des côtes de Meuse et sur les versants de la vallée de l'Yonne, que dominent des récifs coralliens[...]
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- Jean COGNÉ : professeur à la faculté des sciences de Rennes
- Michel DURAND-DELGA : professeur émérite à l'université Paul-Sabatier, Toulouse, correspondant de l'Académie des sciences
- François ELLENBERGER : professeur émérite à l'université de Paris-Sud
- Jean-Paul von ELLER : professeur au lycée d'Aix-en-Provence
- Jean GOGUEL : ingénieur général des Mines, ancien directeur du service de la carte géologique de France
- Charles POMEROL : professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Maurice ROQUES : doyen de la faculté des sciences de Clermont-Ferrand
- Étienne WINNOCK : ingénieur géologue, chef géologue à la Société nationale Elf Aquitaine
Classification
Médias