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FRANCE, paquebot

Le 11 mai 1960, après quatre ans de travaux et pour un coût de construction et d'équipement de 418 millions de francs, le paquebot France, d'une capacité de 2 040 passagers, est baptisé par Mme de Gaulle, au chantier de Penhoët (Société des chantiers de l'Atlantique). Le fleuron de la Compagnie générale transatlantique effectue le 19 janvier 1962 sa première traversée de l'océan, inaugurant la ligne commerciale Le Havre-New York. D'une longueur de 315,66 m et d'une largeur de 33,70 m, il possède une jauge brute de 66 800 tonneaux et permet un déplacement en charge de 56 300 tonnes. Son double système de propulsion en deux tranches de turbines indépendantes lui permet d'une part d'atteindre la vitesse de 34 nœuds et, d'autre part, de garantir son autonomie en cas d'avarie d'une des tranches. En treize années, le paquebot France a transporté 588 000 passagers en 377 traversées.

L'exploitation du France sous pavillon français cesse le 30 octobre 1974. Il est ensuite racheté le 24 octobre 1978 par le Saoudien Akram Ojjeh pour 80 millions de francs, puis par l'armateur norvégien Knut Klosters le 25 juin 1979 pour 18 millions de dollars. Restauré et transformé, rebaptisé Norway, le bâtiment effectue, avec une vitesse maximale de 21 nœuds, des croisières, notamment aux Caraïbes à partir de Miami.

En juin 2003, après un accident grave de chaudière, le Norway est remorqué jusqu'à Bremerhaven où il est désarmé fin juillet. Le 17 mars 2004, la Norwegian Cruise Line (compagnie malaisienne qui s'est rendue propriétaire de l'armement Klosters) met le Norway en vente, en vain. Le paquebot, sous pavillon libérien et renommé Lady Blue, est remorqué jusqu'à Port Kelang (Malaisie), où il arrive le 10 août 2005. Revendu plusieurs fois et interdit d'entrée dans les eaux de plusieurs pays, dont celles du Bangladesh, le Lady Blue est finalement cédé à Prya Blue Shipping pour 16,5 millions de dollars. Il quitte Port Kelang le 6 mai 2005 pour Alang (Inde). Des experts mandatés par la Cour suprême indienne inspecte le navire pour évaluer la présence de produits toxiques à bord – le porte-avions Clemenceau est passé par là avant et a essuyé un refus – ; le 2 août, les autorités autorisent le navire à entrer dans les chantiers pour y être démantelé.

— Yves GAUTIER

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Écrit par

  • : docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015

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