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FRANCE L'année politique 2012

La politique européenne et internationale de la France entre rupture et continuité

François Hollande et Barack Obama, Washington, mai 2012 - crédits : Présidence de l'Elysée

François Hollande et Barack Obama, Washington, mai 2012

Dès sa prise de fonction, le 15 mai, et sur une durée d'un mois, le président de la République est conduit à accorder une attention marquée aux questions internationales : sommet du G8 à Camp David, lors duquel il doit s'employer à établir de bonnes relations avec le président américain ; sommet de l'Alliance atlantique à Chicago, où, tout en confirmant le retrait des troupes françaises d'Afghanistan à la fin de l'année, il réaffirme l'engagement de la France au sein de l'O.T.A.N. ; G20 au Mexique ; Sommet de la Terre à Rio ; Conseil européen, où il fait accepter l'idée d'un pacte de croissance européen en complément du traité budgétaire signé en mars, dont il renonce à demander la renégociation contrairement à ce qu'il avait déclaré pendant la campagne – le Conseil constitutionnel décidant par ailleurs que sa ratification ne nécessitait pas une révision de la Constitution.

Sur le plan européen, alors que des tensions persistent avec l'Allemagne, notamment concernant les politiques de compétitivité en Europe et la supervision bancaire, ainsi qu'avec un Royaume-Uni peu enclin à jouer un jeu coopératif en Europe, François Hollande s'efforce de chercher des positions communes avec l'Italie et l'Espagne notamment, et effectue en novembre une visite importante en Pologne, destinée à contrebalancer le dialogue privilégié entre Berlin et Varsovie. Il paraît aussi résolu à proposer une vision plus intégrée et volontariste de l'Europe, tout en attendant que la crise de l'euro soit définitivement achevée.

La France manifeste désormais une attitude plus critique envers la Russie, à la fois sur le respect des droits de l'homme et des règles démocratiques, et s'oppose fermement à la stratégie de Moscou en Syrie. Sur ce dossier, sans souscrire à une option militaire difficile à envisager tant par un pays seul qu'à l'échelon européen, le président reconnaît officiellement les instances représentatives de l'opposition syrienne au régime de Bachar al-Assad et ouvre la possibilité de livraison d'armes aux insurgés. Entre une visite au Liban et une autre en Arabie Saoudite, il se rend notamment en Asie et l'année se conclut par un voyage minutieusement préparé en Algérie dont les retombées autres que symboliques restent incertaines. Alors qu'il parvient à faire valoir l'idée d'une position et d'une action communes européennes au Mali – laquelle reste toutefois suspendue à un accord plus large au sein de l'O.N.U. et à une approbation des États-Unis et de l'ensemble des pays de la zone –, son déplacement au Sénégal et en République démocratique du Congo, pour le sommet de la francophonie, est l'occasion d'un discours d'opposition sans concession aux pratiques de la « Françafrique » et de refus de toute tolérance envers les régimes africains non démocratiques. La crise en République centrafricaine à la fin de décembre conduit la France à rappeler le principe de non-intervention.

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Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

Classification

Médias

Louis Gallois, 2012 - crédits : Presse/ Présidence de la République

Louis Gallois, 2012

François Hollande et Barack Obama, Washington, mai 2012 - crédits : Présidence de l'Elysée

François Hollande et Barack Obama, Washington, mai 2012