- 1. Un nouveau gouvernement pour une nouvelle politique ?
- 2. Un risque économique majeur
- 3. Une société qui doute
- 4. Les « affaires » continuent
- 5. La politique européenne et internationale de la France entre rupture et continuité
- 6. La droite en crise
- 7. La gauche à l'épreuve de sa pluralité
- 8. Des questions en suspens
FRANCE L'année politique 2012
La droite en crise
Dès la campagne électorale, et plus encore après la défaite de Nicolas Sarkozy, les rivalités internes au sein de l' U.M.P. s'exacerbent. Elles atteignent leur paroxysme lors de la désignation du président du parti par les militants, en novembre. Alors que des tensions étaient déjà apparues à propos du nombre de parrainages dont devaient bénéficier les candidats pour concourir, la compétition entre François Fillon et Jean-François Copé révèle la fracture profonde au sein de l'ancien mouvement gaulliste, non seulement entre les partisans de l'un et de l'autre, mais également quant aux orientations futures du parti – clairement à droite pour le second, qui n'hésite pas à reprendre des thématiques proches de celles du Front national, plus centristes et modérées pour le premier.
L'élection avec quelques voix d'avance de Jean-François Copé, contestée par son rival sur fond de soupçon de fraude et de mauvais décompte des voix, donne lieu à une confrontation majeure entre les deux camps, les partisans de François Fillon constituant un nouveau groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, le Rassemblement-U.M.P. (R.-U.M.P.), après l'échec des tentatives de médiation menées par Alain Juppé. Si un accord est finalement trouvé sous l'égide de Jean-Pierre Raffarin en fin d'année − association des fillonnistes à la direction, dissolution du R.-U.M.P., nouveau vote en septembre 2013 sous le contrôle d'une nouvelle autorité, engagement de la réforme des statuts −, beaucoup doutent de sa viabilité. Certains continuent de songer à un retour possible de Nicolas Sarkozy, aucun des deux candidats n'ayant la légitimité suffisante pour réunir le mouvement.
De son côté, bénéficiant de l'adhésion de quelques personnalités de l'U.M.P. dont Chantal Jouanno, Jean-Louis Borloo, réélu à la présidence du Parti radical (P.R.), crée l'Union des démocrates et indépendants (U.D.I.), qui rassemble plusieurs formations, dont le P.R. et le Nouveau Centre. Il espère attirer des militants et des électeurs de l'U.M.P., désappointés par les querelles internes, et profiter du score médiocre de François Bayrou à la présidentielle et de sa défaite aux législatives.
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Écrit par
- Nicolas TENZER : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris
Classification
Médias