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CABREL FRANCIS (1953- )

C'est au tout début des années 1980, en pleine vague disco, que l’auteur-compositeur-interprète Francis Cabrel se fait connaître avec une ballade romantique, un accent du Sud-Ouest revendiqué, une allure « post-baba cool » et une voix tout en présence et en nuances. Je l'aime à mourir touche immédiatement le cœur du public. À partir de là Francis Cabrel s'inscrit dans le sillage des illustres auteurs-compositeurs-interprètes qui l'ont précédé. Simplement, à son rythme et selon ses humeurs, il construit un répertoire dans lequel il impose son regard sur le monde et ses habitants. Il chante la nature. Celle qui nous fabrique et celle qui nous entoure. Revêtu de la fierté de ses racines, il cultive l'élégance et la générosité et préfère se dire préoccupé plutôt qu'engagé.

Né à Agen le 23 novembre 1953 dans une famille d'immigrés italiens originaires du Frioul, Francis Cabrel grandit dans une petite localité aux confins du Lot-et-Garonne et du Gers, Astafford, dans laquelle il vit toujours. Sa mère est caissière dans une cafétéria. Son père, passionné de musette, est employé dans une usine. Enfant, Francis est d'une timidité maladive et se réfugie volontiers dans la rêverie. À quinze ans, il découvre le répertoire de Bob Dylan, travaille l'anglais pour comprendre les textes, écume les bals dans les orchestres de sa région et écrit des chansons en secret. Il quitte l'école en première, à dix-sept ans, trouve un emploi de magasinier dans une usine de chaussures et se taille une petite réputation dans les radio-crochets locaux. En 1974, il remporte, devant quatre cents candidats, le tremplin musical de Sud-Radio en interprétant Petite Marie, un hommage à Marinette sa jeune épouse. Il en repart avec deux mille francs de prime et un contact qui va être déterminant pour son avenir. En effet, Daniel et Richard Seff sont dans le jury. Ces deux frères toulousains sont à l'origine de la carrière de Gérard Lenorman, qui vient de quitter la maison C.B.S. Ils lui offrent d'enregistrer un premier album mais lui imposent l'équipe et les arrangeurs de Lenorman. Plus qu'un échec commercial, ce disque, Ma ville, dans lequel figure Les Murs de poussière et Petite Marie, est un ratage artistique. Cependant, en 1978, Francis Cabrel remporte le prix du public au festival de Spa avec Pas trop de peine, une chanson restée inédite jusqu'à l'enregistrement public de l'Olympia en 1984. L'année suivante, il revient avec Chemins de traverse, un album où les guitares, cette fois, dominent sans avalanches de violons ni effets prévisibles. Ce disque est à contre-courant de la mode. Commercialisé en premier, le titre générique passe inaperçu. Le deuxième 45-tours, Je l'aime à mourir, commence à être diffusé sur les ondes. Francis Cabrel chante en première partie de la tournée qui réunit Marie Myriam et Patrick Sébastien et constate, soir après soir, le succès grandissant de sa chanson. L'album se vend en quelques mois à quatre cent mille exemplaires et trois de ses titres seront classés coup sur coup dans les hit-parades. En 1980 sort le disque suivant, Fragile, qui confirme le talent de l'homme d'Astafford. L'Encre de tes yeux puis La Dame de Haute-Savoie l'installent au premier rang des auteurs-compositeurs-interprètes. Plusieurs des chansons sont enregistrées en espagnol et distribuées sur le marché sud-américain.

Obligé de séjourner de plus en plus longtemps dans la capitale, il met à profit cette contrainte pour écrire Carte postale, Ma place dans le trafic, Chauffard, Je m'ennuie de chez moi, titres forts de l'album qui paraît en 1981 et qui confirme la place de premier plan qui lui revient.

En 1989, Sarbacane va pulvériser les records en se vendant à deux millions d'exemplaires. Les dix chansons de ce disque – enregistré dans[...]

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