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DHOMONT FRANCIS (1926-2023)

Pionnier des musiques électroacoustiques et acousmatiques, le compositeur français et canadien Francis Dhomont, né à Paris le 2 novembre 1926, reçoit très jeune une formation musicale complète : il travaille l'analyse, l'harmonie, le contrepoint, l'orchestration et la composition auprès de professeurs aussi renommés que Ginette Waldmeier, Charles Kœchlin et Nadia Boulanger. Avant même la fin de ses études, Dhomont commence à explorer le monde de la musique électroacoustique, mélange de musique concrète et de musique électronique.

L'expérimentation d'un son nouveau

La musique concrète, née en 1948 au sein du Studio d'essai confié par la RTF à Pierre Schaeffer, prend comme point de départ n'importe quel matériau sonore préexistant : il peut s'agir d'un simple bruit ou d'un son instrumental produit devant un microphone. Ces sons sont généralement créés en studio mais, très vite, la musique concrète va désigner toute composition réalisée à partir de bruits ou d'objets quotidiens. Au début des années 1950 apparaît la musique électronique, qui utilise exclusivement des sons produits par des générateurs de sons. Mais le son électronique des années 1950 n'a rien d'attrayant : comme tout son purement sinusoïdal, il est terne et sans vie. C'est en 1956, avec le Gesang der Jünglinge (Chant des adolescents) de Karlheinz Stockhausen, que ces deux genres vont fusionner : on parlera désormais de musique électroacoustique. Quelle est la différence entre musique électroacoustique et musique acousmatique ou électroacousmatique ? François Bayle affirme qu'une musique électroacoustique est acousmatique « lorsqu'elle confirme la primauté de l'oreille et assume pleinement sa vocation de musique à écouter sans voir. Bien qu'elle fasse appel pour cela à une mise en scène spatiale élaborée afin d'optimiser chaque lieu de projection, elle n'est pas produite en direct et exclut toute intervention visuelle en rapport avec la génération ou la transformation du son. En ce sens, les genres mixtes et, a fortiori, live-electronic, ne peuvent en aucun cas être considérés comme acousmatiques ».

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Écrit par

  • : musicologue, analyste, cheffe de chœur diplômée du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, chargée de cours à Columbia University, New York (États-Unis)

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