PERRIN FRANCIS (1901-1992)
Né le 17 août 1901 à Paris, le physicien Francis Perrin, fils de Jean Perrin (Prix Nobel de physique 1926) profita d'abord d'une éducation familiale, n'entrant qu'à l'âge de onze ans à l'École alsacienne avant de terminer ses études secondaires au lycée Henri-IV, puis d’entrer à l'École normale supérieure en 1918.
En 1924, Francis Perrin devient assistant de son père au laboratoire de chimie physique-matière et rayonnement (LCPMR) de la Sorbonne où il étudie expérimentalement la polarisation de la lumière émise par fluorescence, sujet de sa thèse soutenue en 1929. Il réalise en même temps une étude théorique du mouvement brownien sous la direction d'Émile Borel et soutient une thèse de mathématiques sur ce sujet.
Maître de conférences de physique théorique à l'Institut Henri-Poincaré, il oriente ses recherches théoriques sur la fluorescence, les propriétés diélectriques des solutions de grosses molécules, puis les interactions entre électrons et photons en liaison avec les travaux effectués au début des années 1930 par les Joliot-Curie à l'Institut du radium. Ses résultats sur la possibilité de formation de paires électrons-positons dans les chocs de particules et son estimation de la masse du neutrino dont l'existence venait d'être postulée par Wolfgang Pauli le font participer à la naissance de la physique nucléaire. Nommé professeur à la faculté des sciences de Paris en 1935, il participe aux travaux sur la fission nucléaire et introduit en 1939 la notion de masse critique. Avec Frédéric Joliot, Hans Halban et Lew Kowarski, il dépose les premiers brevets sur les applications de l'énergie nucléaire.
Il rejoint son père aux États-Unis en 1941 et enseigne deux ans à l'université Columbia de New York. Il participe à la recherche militaire alliée dans le laboratoire Schlumberger qui étudie le guidage des bombes et est désigné représentant des Français libres des États-Unis à l'assemblée consultative provisoire créée à Alger par Charles de Gaulle en 1943.
Avec Pierre Auger et Irène Joliot-Curie, Francis Perrin seconde Frédéric Joliot dans la direction du nouveau Commissariat à l'énergie atomique (CEA) créé en 1945. Il lui succède en 1950 et occupe pendant vingt ans le poste de haut-commissaire. D'abord opposé au programme d'armement nucléaire, il s'y rallie en 1954, puis défend le recours massif à l'énergie nucléaire tout en soulignant constamment l'importance de la recherche fondamentale. Professeur au Collège de France de 1946 à 1972, membre de l'Académie des sciences dès 1953, Francis Perrin collectionne les honneurs nationaux et étrangers. Il meurt en 1992 à Paris.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
Classification
Média