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ROJAS Y ZORRILLA FRANCISCO DE (1607-1648)

L'un des principaux dramaturges de l'époque de Calderón. Plusieurs de ses pièces furent jouées au palais royal. Rojas y Zorrilla a écrit quelque soixante-dix comedias et une quinzaine d'autos sacramentales dont El Rico Avariento (Le Riche Avare) et La Viña de Nabot (La Vigne de Nabhot). Ses principales qualités sont : le sens du tragique et des coups de théâtre, la vis comica, l'intuition psychologique, la rigueur dans la construction des pièces. Une tragédie se détache : Del rey abajo ninguno (1640, Hormis le roi, personne), connue aussi sous les titres de El Labrador más honrado ou García del Castañar. On y voit l'exaltation du sentiment de l'honneur et de la fidélité au roi : don García, gentilhomme campagnard, reçoit la visite du roi Alphonse VI. Un courtisan, don Mendo, cherche à séduire doña Blanca, l'épouse du gentilhomme. Don García, qui a d'abord pris le séducteur pour le roi, n'osera le tuer pour venger son honneur qu'après avoir découvert sa vraie personnalité. Cette pièce est considérée comme l'un des chefs-d'œuvre du théâtre du Siècle d'or. Dans ses comedias, Rojas donne aux problèmes de l'honneur une solution plus humaine et plus débarrassée des conventions que ses contemporains ; citons Cada cual lo que le toca (Chacun a ce qu'il mérite), Progne y Filomena, El Caín de Cataluña, No hay ser padre, siendo rey (On ne peut être roi et père). Parmi ses comédies de mœurs, la plus célèbre est Entre bobos anda el juego (1637, À malin, malin et demi), vaudeville à quiproquos montrant un vieillard grotesque épris d'un tendron qui finira par choisir un parti mieux assorti. Obligados y ofendidos y Gorrón de Salamanca (Obligés et offensés et le Pique-Assiette de Salamanque) fut adapté par Scarron (L'Écolier de Salamanque), par Thomas Corneille (Les Illustres Ennemis) et par Boisrobert (Le Généreux Ennemi). Donde hay agravios no hay celos, y Amo y criado (Point de jalousie quand il y a offense, et Maître et valet) fut aussi imitée par Scarron dans Jodelet, maître et valet.

Lo que son mujeres contient une fine satire des femmes qui demeurent célibataires pour trop faire la fine bouche. La Traición busca el castigo inspira à Lesage son Traître puni. Rojas écrivit aussi des pièces religieuses (Nuestra Señora de Atocha), des drames historiques (La Más Hidalga Hermosura, La Plus Noble Beauté) et des comédies romanesques (Los Celos de Rodamonte, La Jalousie de Rodamont).

— Bernard SESÉ

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, membre correspondant de la Real Academia Española

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