Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LARGO CABALLERO FRANCISCO (1869-1946)

Né à Madrid, Francisco Largo Caballero dut gagner sa vie, comme ouvrier, dès l'âge de sept ans. Membre de l'Union générale des travailleurs (U.G.T.) dès 1890, il adhère au Parti socialiste en 1894. Il est l'un des organisateurs de la grève insurrectionnelle des Asturies d'août 1917, à la suite de laquelle il est condamné à la prison à vie, puis relâché l'année suivante. Il devient secrétaire général de l'U.G.T. en 1925, et collabore avec le général Primo de Rivera comme conseiller d'État au Travail. Élu député aux Cortes en 1931, il est ministre du Travail du gouvernement provisoire d'Alcalá Zamora ; il fait adopter de nombreuses mesures sociales et participe à la rédaction de la Constitution de 1931. Après la victoire des droites aux élections de novembre 1933, Largo Caballero, jusque-là qualifié par les communistes de « social fasciste », opte pour la lutte révolutionnaire et reçoit le surnom de « Lénine espagnol ». En 1934, il apparaissait comme le futur chef de la révolution qui s'annonçait. Le 5 octobre, il fait proclamer la grève générale de l'U.G.T., dont l'épisode le plus tragique est le soulèvement des Asturies. Le 5 septembre 1936, il succède à Giral comme Premier ministre d'un gouvernement de front populaire et, le 8 novembre, déplace à Valence le siège des pouvoirs publics. Peu de temps après, son fils est fusillé par les nationalistes, en représailles de l'exécution à Alicante de José Antonio Primo de Rivera. À cette époque, il comprend que les communistes se sont servis de lui et n'ont cessé de le considérer comme un « homme au radicalisme tardif, qui avait défendu les positions les plus réformistes et les plus conciliatrices dans le mouvement ouvrier, allant même jusqu'à contracter des engagements et des alliances avec les gouvernements bourgeois les plus à droite, comme celui de Primo de Rivera ». Il essaye, trop tard, de réagir : la pression de l'U.R.S.S. et l'hostilité des communistes et des socialistes modérés d'Indalecio Prieto l'obligent à démissionner, le 17 mai 1937. En octobre, il perd son poste de secrétaire général de l'U.G.T. En janvier 1939, il se réfugie en France, aigri par les attaques de ses anciens alliés politiques, qui lui imputaient la défaite des républicains. Après avoir été déporté en Allemagne dans un camp de concentration, il meurt à Paris.

— André DESSENS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : commissaire en chef de première classe de la marine

Classification

Autres références

  • ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - De l'unité politique à la guerre civile

    • Écrit par
    • 14 344 mots
    • 18 médias
    ...politiques, il tenta de susciter une formation favorable au régime, l'Union patriotique. Il obtint la collaboration sur le plan technique du leader ouvrier Largo Caballero, nommé conseiller d'État, mais s'aliéna les Catalans en supprimant l'organisme commun qui avait été concédé à leurs quatre provinces en...