Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MIRANDA FRANCISCO (1750 env.-1816)

Révolutionnaire vénézuélien, né vers 1750 à Caracas, mort le 14 juillet 1816 à Cadix (Espagne).

Après une enfance passée à Caracas, Francisco Miranda achète une charge de capitaine dans l'armée espagnole à l'âge de 22 ans. Emprisonné pour désobéissance, il est libéré en 1780 et envoyé à Cuba pour combattre les Britanniques. Il est alors accusé de détournement de fonds et, tout en clamant son innocence, s'enfuit aux États-Unis en 1783.

Rencontrant de nombreux leaders de la guerre d'indépendance américaine, il projette de libérer l'Amérique du Sud et centrale de la domination espagnole. Traqué par des agents espagnols, il se réfugie à Londres, où il tente d'obtenir le soutien du Premier ministre William Pitt dans son projet de révolution. Ce dernier, conscient que l'Espagne perdra tôt ou tard son autorité sur ses colonies américaines, pense que Miranda peut l'aider à réaliser ses desseins et lui apporte une aide et une protection limitées. Miranda envisage de créer un empire indépendant allant du Mississippi au cap Horn, doté d'un système bicaméral et dirigé par un empereur héréditaire issu de la dynastie inca.

La Révolution française retarde les projets de Miranda de quelques années. Il combat en tant que général aux côtés des révolutionnaires et est emprisonné pour trahison avant d'être acquitté. De retour à Londres, il devient le chef de tous les exilés complotant contre l'Espagne. Avec l'aide de volontaires réunis aux États-Unis, il se lance dans une expédition visant à envahir le Venezuela en 1806, mais est forcé de battre en retraite lorsque les Vénézuéliens ne se rallient pas à sa cause. En 1810, Miranda rencontre Simón Bolívar, venu à Londres pour demander le soutien du gouvernement britannique à la révolution qu'il a déclenchée en Amérique du Sud. Bolívar persuade Miranda de retourner au Venezuela, où il le nomme général de l'armée révolutionnaire. Lorsque le pays déclare son indépendance, le 5 juillet 1811, Miranda est investi de pouvoirs dictatoriaux.

Les troupes espagnoles contre-attaquent et Miranda, craignant une défaite désastreuse et inéluctable, capitule en juillet 1812 à San Mateo. Les autres chefs révolutionnaires, notamment Bolívar, considèrent sa reddition comme une trahison et, après l'avoir empêché de fuir, le livrent aux Espagnols. Déporté à Cadix, Miranda mourra dans sa cellule. Si son projet d'émancipation des colonies espagnoles d'Amérique a échoué, il a néanmoins ouvert la voie à Bolívar et d'autres révolutionnaires plus heureux et est, à ce titre, surnommé El Precursor.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • AMÉRIQUE (Histoire) - Amérique espagnole

    • Écrit par
    • 21 855 mots
    • 13 médias
    ...du Sud, les patriotes connaissaient des fortunes diverses. Au Venezuela, le mouvement s'était étendu de Caracas à la plupart des villes ; l'arrivée de Miranda, auréolé de sa participation à la Révolution française, la pression de la Société patriotique, à laquelle appartient Bolívar, décident le congrès...
  • BOLÍVAR SIMÓN (1783-1830)

    • Écrit par
    • 1 679 mots
    • 1 média
    En 1807, le jeune Bolívar est de retour au Venezuela : la première tentative de Miranda contre le gouvernement colonial venait d'y échouer (1806). Tout en administrant ses propriétés, Bolívar participe aux conspirations que prépare l'aristocratie créole et auxquelles l'effondrement de la monarchie...