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RIBALTA FRANCISCO (1564-1628)

Originaire de Catalogne, Ribalta inaugure, pour ainsi dire, la peinture espagnole du xviie siècle. Après avoir vécu à Barcelone, Ribalta travaille à Madrid vers 1581 et s'installe définitivement en 1599 à Valence, ville où son meilleur client, en dehors des couvents, fut Juan de Ribera, prélat de la Contre-Réforme et fondateur du collège du Patriarche ou collège du Corpus Christi. Son fils Juan, né en 1597, fut son disciple, mais il mourut prématurément, la même année que son père. Maître présumé de José de Ribera qui aurait été son disciple à Valence, Ribalta alla peut-être en Italie, car au réalisme de sa peinture s'ajoutent le clair-obscur le plus affirmé et, à la fin de sa carrière, l'influence de Caravage qui vient accentuer ce qu'il avait appris à l'Escurial du maître espagnol Navarrete le Muet et des peintres vénitiens. Ribalta, qui dans ses premières peintures valenciennes est encore un maniériste, en vient à copier Caravage à la fin de sa vie. Dégagé du maniérisme, il sera un ténébriste déclaré, mais, par ses touches énergiques et fulgurantes aux tons ocres et terreux, son œuvre est unique et a, en réalité, assez peu de rapports avec celle de Caravage et de ses disciples. Dans ses derniers tableaux, qui sont généralement destinés à des couvents, Ribalta atteint une force plastique extraordinaire ; Saint François moribond réconforté par la musique d'un ange (musée du Prado), l'émouvante scène où le Christ détache son bras de la croix pour donner l'accolade à saint François (musée de Valence), ou bien encore L'Apparition du Christ à saint Bernard (musée du Prado) sont des œuvres saisissantes. Il est important de signaler qu'à la même époque nous retrouvons ce thème appliqué à la sculpture en bois par l'artiste castillan Gregorio Fernández. On peut citer le Saint Bruno qui, un doigt sur la bouche, invite au silence cartusien, et une remarquable série d'apôtres et d'évangélistes au musée de Valence. Ces figures viriles d'une sévérité solennelle, presque rébarbative, bien qu'inspirées de gravures de Dürer, s'inscrivent par leur puissance dans la ligne de la peinture réaliste espagnole.

— Antonio BONET-CORREA

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