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MÂCHE FRANÇOIS-BERNARD (1935- )

Né à Clermont-Ferrand le 4 avril 1935, normalien, agrégé ès lettres, diplômé d'archéologie grecque, docteur d'État en musicologie, élève d'Olivier Messiaen pour la composition au Conservatoire de Paris, François-Bernard Mâche, compositeur, entre dès 1958 au Groupe de recherches musicales de Pierre Schaeffer à la Radiodiffusion télévision française, et y reste jusqu'en 1963. En 1961, il devient professeur de littérature classique. De 1983 à 1994, il est professeur de musicologie à l'université de Strasbourg-II, et, en 1994, il est nommé directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales.

La musique électroacoustique, souvent alliée à l'instrument, tient une place importante dans son œuvre : Volumes (1960, 11 instruments et 12 pistes magnétiques) ; Synergies (1963, 21 instruments et 5 pistes magnétiques) ; Nuit blanche (1966, récitant et bande, sur un texte d'Antonin Artaud) ; Korwar (1972, clavecin et bande) ; Rambaramb (1972, orchestre, piano solo et bande) ; Naluan (1974, 8 instruments et bande) ; Kassandra (1976, 14 instruments et bande, commande de Radio-France et prix Italia en 1977) ; Amorgos (1979, 13 instruments et bande) ; Aulodie (1983, pour hautbois, ou saxophone soprano, ou clarinette piccolo, et bande) ; Iter memor (1985, pour violoncelle et échantillonneur) ; Moires (1994, pour quatuor à cordes et sons de synthèse) ; Les Douze Lunes du serpent (2001, pour 12 percussionnistes et bande).

Cette recherche sur les relations du son instrumental et de la bande magnétique est représentative d'une ligne de pensée : s'inscrivant en faux contre une certaine conception de la musique comme langage et développement du langage, François-Bernard Mâche la conçoit comme « une forme prise aujourd'hui par le sens du sacré, ce terme désignant, hors de tout sens religieux traditionnel, une vue non humaniste du monde ». La musique n'est plus pour lui communication culturelle, mais insertion biologique de l'homme dans la nature et lieu où l'unité du monde essaie de se refaire, d'où l'importance accordée à ses sources naturelles : le compositeur abolit, par juxtapositions et fondus, la frontière entre son musical et son brut (éléments naturels, chants d'oiseaux, cris d'animaux et – comme dans Naluan – voix humaines, machines, etc.) dans un « naturalisme sonore » qui tente, par la décomposition des formes naturelles prises comme modèles, d'extraire de cette réalité une pensée latente et de rejoindre ainsi des pratiques musicales universelles.

François-Bernard Mâche est un pionnier de l'application des données linguistiques à la création musicale. Cette philosophie musicale se retrouve dans les principales œuvres instrumentales de François-Bernard Mâche : Canzone III (1967, 7 cuivres) ; Répliques (1969, « expérience orchestrale avec participation du public muni d'appeaux ») ; Danaé (1970, 12 voix mixtes et 1 percussionniste) ; Octuor opus 35 (1977, pour l'Octuor de Paris), Éridan (1987, pour quatuor à cordes) ; Braises (1995, pour clavecin amplifié et orchestre), Achéron (2002, piano et une percussion), La terza prattica (2004, pour clavecin), Taranis (2005, pour récitant, chœur et orchestre), Manuel de conversation (2007, pour clarinette et électronique).

François-Bernard Mâche compose parfois pour le théâtre : Da capo (1976) est un spectacle musical pour six musiciens et dix acteurs, ceux-ci utilisant un grand nombre d'instruments et de « gadgets » sonores, tandis que Temboctou (1981) est une œuvre scénique pour voix solistes, chœur, ensemble et bande.

Le 18 décembre 2002, François-Bernard Mâche est élu membre de l'Académie des beaux-arts, au fauteuil de Iannis Xenakis.

— Nicole LACHARTRE

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Écrit par

  • : compositeur, fondatrice et directrice artistique de l'Association pour la collaboration des interprètes et compositeurs

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