BERNIER FRANÇOIS (1625-1688)
Philosophe et médecin français qui reçoit en même temps que Chapelle les leçons de Gassendi, dont il défendra les idées par de vigoureux libelles latins. Après un grand voyage à travers l'Europe et des études médicales à Montpellier, Bernier s'embarque en 1656 pour l'Orient ; il demeure de longues années auprès d'Aurangzeb, Grand Moghol de l'Inde, dont il est devenu le médecin. Il ne rentrera en France qu'en 1669 et publiera l'Histoire de la dernière révolution du Grand Mogol (1670-1671), dont l'intérêt documentaire est considérable et qui obtient un grand succès (le livre sera réédité sous le titre de Voyages de François Bernier contenant la description des États du Grand Mogol, de l'Hindoustan, du royaume de Kachemire...). Lié à La Mothe Le Vayer, à Molière, à La Fontaine, à Mme de La Sablière, il collabore avec Boileau à une Requeste burlesque et à l'Arrest intervenu sur ladite requeste (1671) qui ridiculisent le zèle aristotélicien et l'anticartésianisme de l'Université ; ainsi, Bernier le gassendiste contribue à éviter la condamnation de la philosophie de Descartes par le Parlement. Par son Abrégé de la philosophie de M. Gassendi (1674-1678), il vulgarise (grâce à la rédaction en français) et prolonge, avec fidélité et hardiesse à la fois, la pensée de son maître. Quelques années plus tard, il précisera sa position dans les Doutes de M. Bernier sur quelques-uns des principaux chapitres de son abrégé de la philosophie de Gassendi ; il publiera encore un Traité du libre et du volontaire (1685). Sur la fin de sa vie, son attitude à la fois empirique et sceptique, sa sagesse souriante préludent au xviiie siècle.
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Écrit par
- Bernard CROQUETTE : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Paris-VII
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