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CUVILLIÉS FRANÇOIS DE (1695-1768)

Parmi les architectes et décorateurs qui ont illustré la Bavière au xviiie siècle, une place d'honneur revient à François de Cuvilliés ; né dans le Hainaut, il vint tout jeune à la cour de Bavière, d'où il fut envoyé à Paris pour un séjour de quatre ans (1720-1724), afin de se former comme architecte. Les liens politiques étroits qui unissaient Munich et Paris expliquent que les influences françaises aient trouvé dans cette région de l'Allemagne un terrain particulièrement favorable : Joseph Effner (1687-1743), qui fut comme Cuvilliés architecte de la cour de Bavière, avait été lui aussi envoyé faire ses études à Paris.

Amalienburg - crédits : John Bethell/  Bridgeman Images

Amalienburg

La première tâche importante de Cuvilliés fut la décoration des Reichen Zimmer (les chambres d'apparat) à la Résidence de Munich. Ces travaux l'occupent pendant les années 1730-1737 ; la nouveauté consiste dans l'usage systématique des motifs naturalistes : palmes, branches, fleurs, qui viennent s'insérer en arrangements capricieux sur les panneaux chantournés. Le système est porté à sa perfection quelques années plus tard (1734-1739) au petit pavillon d'Amalienburg, dans les jardins de Nymphenburg.

Cuvilliés ne fut pas seulement un architecte, mais aussi une manière de théoricien ; à partir de 1738 et jusqu'à sa mort, il travailla à un recueil de planches gravées, dessins d'architecture et d'ornement, qui fait de lui, à côté d'un Meissonnier, l'un des chefs de file du rococo international. Son activité ne se limita pas à la Bavière : nous le trouvons en 1728 au service de l'électeur de Cologne, au château de Brühl. Considérer Cuvilliés comme le représentant d'une branche provinciale de l'art français est une injustice, car, si les enseignements parisiens l'ont profondément marqué, il ne leur en a pas moins donné un développement tout nouveau et original.

— Georges BRUNEL

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris

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Amalienburg - crédits : John Bethell/  Bridgeman Images

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