ENGLERT FRANÇOIS (1932- )
Physicien théoricien belge, Prix Nobel de physique 2013, François Englert est né à Etterbeek dans la banlieue de Bruxelles (Belgique) le 6 novembre 1932 dans une famille juive. Enfant lorsque les nazis occupent la Belgique, il survit à la Shoah en étant caché sous une fausse identité dans différents orphelinats.
François Englert suit des études supérieures à l’Université libre de Bruxelles, dont il obtient le grade d’ingénieur en 1955 et celui de docteur en 1959. Après deux années à l’université Cornell d’Ithaca (État de New York, États-Unis), où il est accueilli par Robert Brout (1928-2011) qui deviendra son principal collaborateur, il revient en 1961 comme enseignant à l’Université libre de Bruxelles et y effectue toute sa carrière. Il est aussi depuis 1984 professeur par nomination spéciale à l’École de physique et d’astronomie de l’université de Sackler de Tel-Aviv. Il est connu pour ses travaux sur la théorie des interactions fondamentales, mais il a aussi apporté des contributions significatives à d’autres domaines de la physique théorique comme la mécanique statistique, la physique des solides, la relativité générale et la cosmologie : ses résultats sur la théorie statistique du ferromagnétisme ou la compactification de théories de supergravité dans un espace à onze dimensions en sont des exemples.
Le prix Nobel 2013 couronne la construction théorique échafaudée en 1964 pour rendre compte de l’éventuelle existence de particules messagères des interactions (les particules dites « de jauge ») de masse non nulle. Ce mécanisme de brisure spontanée de symétrie, imaginé par Brout et Englert, d’une part, et quasi simultanément par le physicien britannique Peter Higgs (1929-2024), d’autre part, donne aux propriétés de symétrie du vide quantique un rôle fondamental. La découverte des bosons électrofaibles W et Z (dont les masses sont plusieurs dizaines de fois supérieures à celle du proton) en 1983, puis celle du « boson de Higgs » en 2012 sont considérées comme une indication majeure de la pertinence de ces concepts.
Bien qu’il ait orienté ses travaux ultérieurs vers une recherche très spéculative « d'une théorie unifiée qui régirait non seulement le comportement de tous les éléments constructifs de notre Univers, mais aussi son origine, voire son destin », Englert a déclaré (lors de sa réception du prix Franqui en 1982) que « la physique est une tension sans compromis vers la preuve expérimentale, même si elle est une aventure intellectuelle ».
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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