FRANÇOIS-FERDINAND DE HABSBOURG (1863-1914)
Devenu archiduc héritier d'Autriche à la suite de la mort tragique de son cousin Rodolphe en 1889, François-Ferdinand représente un élément important de la vie politique autrichienne d'avant 1914. Élevé en soldat, il s'intéressa toujours à l'armée et à la marine impériales, seuls domaines où son oncle François-Joseph lui laisse des responsabilités officielles : en 1914, François-Ferdinand est inspecteur général des forces armées autrichiennes.
D'une extraordinaire brutalité, il se brouille avec presque tous ses collaborateurs, et ses relations avec François-Joseph sont franchement mauvaises. Convaincu que des transformations s'imposent, il est hostile à l'immobilisme pratiqué par son oncle. Catholique fanatique, militariste forcené, il déteste de tout son être la démocratie libérale, le régime parlementaire, les francs-maçons, les juifs, l'aristocratie hongroise. Il veut abolir le compromis austro-hongrois et souhaite, dans un premier temps, fonder un État trialiste qui fera place aux Slaves du Sud. Ainsi sa politique entre-t-elle en conflit avec les intérêts de la Serbie et le patriotisme yougoslave. En politique intérieure il opère un rapprochement avec les chrétiens-sociaux de Karl Lueger et organise au Belvédère un « cabinet fantôme » opposé en tout au gouvernement officiel. Son obstination à épouser une aristocrate tchèque, Sophie Chotek, de rang non royal, lui vaut les pires humiliations à la Cour, puisque son épouse n'aura jamais rang d'archiduchesse. Enfin son entêtement à vouloir visiter Sarajevo le 28 juin 1914 le perdra : les patriotes serbes considèrent cette visite, le jour de leur fête nationale, comme une provocation, et l'étudiant Princip assassine le couple princier à coups de revolver. On sait que de cette fin tragique devait naître la Première Guerre mondiale.
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Écrit par
- Jean BÉRENGER : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne
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